Quatre résolutions pour les leaders en 2018 Reviewed by Mireille Levesque on . Un changement n'attend pas l'autre au coeur des entreprises qui prennent le virage numérique. Caroline Ménard, présidente et associée de Brio Conseils a accepté Un changement n'attend pas l'autre au coeur des entreprises qui prennent le virage numérique. Caroline Ménard, présidente et associée de Brio Conseils a accepté Rating: 0

Quatre résolutions pour les leaders en 2018

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Un changement n’attend pas l’autre au coeur des entreprises qui prennent le virage numérique. Caroline Ménard, présidente et associée de Brio Conseils a accepté de livrer ses suggestions aux dirigeants. Voici comment ceux-ci pourraient démarrer la nouvelle année du bon pied.

9 janvier 2018

Le leader d’aujourd’hui gagne à évoluer, à l’image des mutations qui s’opèrent dans le monde du travail.

Il doit se montrer «transformationnel» pour intégrer la panoplie d’innovations qui s’offre à lui:

  • big data;
  • numérisation;
  • réalité augmentée;
  • intelligence artificielle;
  • robotisation;
  • nouveaux compétiteurs;
  • habitudes des consommateurs en constante évolution;
  • rareté de talents sans précédent.

Toutefois, selon Mme Ménard, il importe à la fois d’investir dans l’humain. Elle appuie ses propos sur les tendances observées au quotidien dans son travail.

La femme d’affaires cumule en fait plus de 15 ans d’expérience en service-conseil stratégique et transformation d’entreprise. Elle met ses acquis au service de Brio Conseils depuis l’année 2016 à titre de présidente et d’associée.

Fondée en 2005, la société compte une cinquantaine de conseillers expérimentés. Ils ont accompagné, au total, plus de 250 organisations à travers des transformations d’envergure.

Voici donc, selon l’experte en métamorphose professionnelle, les quatre résolutions que chaque leader devrait adopter en 2018.

1. Investir dans sa propre personne

En 2012, une étude1 menée auprès de 96 superviseurs ainsi que leurs équipes a déterminé (et même mesuré!) que la pleine conscience des superviseurs se reflète systématiquement sur leurs employés: baisse de l’épuisement professionnel, mieux-être au travail, hausse de l’engagement, gains de performance, etc. En d’autres termes, l’attitude positive et bienveillante du superviseur est… contagieuse sur l’état d’esprit des membres de son équipe.»

Cette pleine conscience s’opérerait, d’après de nombreuses enquêtes2, par le fait de prendre du recul.

En s’offrant du temps pour méditer, le dirigeant obtiendrait une vision claire de sa personne et de l’impact qu’il a sur les autres.

En usant de pratiques liées au mindfulness (l’art de porter attention aux sensations, aux impressions et aux intuitions concernant l’entourage), un gestionnaire éviterait de prendre des décisions de façon automatique. Il briserait en l’occurrence ses réflexes d’entrepreneur dans le but de devenir plus stratégique.

Trouver du temps de réflexion en cette ère où tous sont submergés par les courriels, les informations et les rencontres constitue un véritable défi. Par contre, Mme Ménard insiste sur l’importance pour le gestionnaire d’aménager également des plages horaires afin de prendre part à l’action.

Ses employés, en quête de sens, s’attendent à ce qu’il laisse son ego de côté et se mette au service de son équipe. Ils attendent de lui qu’il entame d’abord sa propre transformation avant d’exiger la leur.

2. Investir dans les gens et les relations

En 2018, croire en ses salariés rapporte davantage que la multiplication des suivis de résultats.

Une étude de la Harvard Business Review relate les effets positifs d’un investissement sur la personne dans un contexte de travail.

Par rapport aux travailleurs qui reçoivent peu de confiance de leur entreprise, ceux à qui on laisse le champ libre affichent les résultats suivants:

  • Stress: – 74 %
  • Jour de maladie: – 13 %
  • Burnout: – 40 %
  • Engagement: + 76 %
  • Énergie à investir à la tâche: + 106 %
  • Productivité: + 50 %
  • Satisfaction: + 29 %

Le dirigeant actuel ne doit plus parler uniquement de capital, de retour sur investissement, de chiffres et de redditions de comptes à ses collaborateurs. Sa résolution s’avérera de leur demander de partager sa vision et de s’impliquer avec lui dans la réinvention de sa compagnie.

Voilà qui augmentera à coup sûr l’inventivité, l’efficacité et la performance de son organisation. Tout cela en favorisant le recrutement et la rétention de talents, aux dires de l’experte en transformation organisationnelle.

3. Mobiliser l’intelligence collective

Le cerveau humain regorge de créativité grâce à l’interaction de ses cellules et à leur autonomie à travers la complémentarité.

Tout comme lui, le chef d’entreprise est tenu de prôner une vérité plurielle. Il faut qu’il se l’avoue, son titre ne va plus de pair avec la «détention de la science infuse».

La clé de son succès se voudrait intimement liée à l’intelligence collective pour affronter les nombreux phénomènes complexes en perpétuel mouvement. L’année qui débute lui indique clairement de guider ses troupes, mais de leur donner de l’oxygène.

Il devrait miser sur la diversité des talents et des compétences au sein de son équipe. Qu’il n’hésite pas à consulter d’autres parties prenantes externes et à développer un réseau riche en talents variés.

Cela implique bien sûr de laisser la hiérarchie et l’organigramme de côté. S’il veut se transformer et évoluer lui aussi, le chef contemporain apprendra à nager à contre-courant.

En prenant la voie de l’enrichissement par la collectivité, le leader de 2018 mobilise, responsabilise, favorise la contribution individuelle et de groupe. Il permet à son équipe de générer des innovations.

Sa résolution l’amènera inévitablement, selon Caroline Ménard, à favoriser l’émergence d’idées neuves et de solutions robustes plus pérennes.

4. Se mettre au service du bien commun

Le dirigeant «transformationnel» gagnera finalement à prendre ses responsabilités sociales et environnementales.

On ne lui imposera pas de renoncer au profit, cela s’avérerait un non-sens. Mais, on espère qu’il réinvestira dans la société pour les générations futures.

En optant pour une stratégie basée sur des valeurs progressistes, il mettra en place dès maintenant ce qui deviendra la norme demain.

Qu’il se montre résolu à foncer, sans attendre une quelconque loi, réglementation ou permission. Qu’il fasse de son entreprise un modèle, et rien de moins!

D’après Mme Ménard, il insufflera ainsi la longévité à son organisation.

Alors, prendrez-vous les décisions qui vous métamorphoserons en leader «transformationnel» cette année?

Si vous empruntez cette voie, la présidente et associée de Brio Conseils vous recommande de demeurer authentique et de laisser votre ego de côté.

Bonne transformation!

Sources citées:

1 Reb, J., Narayanan, J. and Chaturvedi, S. 2012. Leading Mindfully: Two Studies on the Influence of Supervisor Trait Mindfulness on Employee Well-Being and Performance. Springer Science+Business Media, LLC 2012.

Daniel Goleman et Richard Davidson, Altered Traits: What Science Reveals How Meditation Changes Your Mind, Body and Brain.

Suggestions de lectures sur le sujet:

Paul J. Zak, The Neuroscience of Trust (article paru dans la HBR en 2017); Michael C. Mankins et Eric Garton, Time, Talent, Energy Overcome Organizational Drag and Unleash Your Team’s Productive Power.

Frederic Laloux, Reinventing Organizations.

Micheal Porter, Creative Shared Value (article paru dans la HBR, 2011). Cet article paru en 2011 est encore brûlant d’actualité: ce que l’auteur y prône n’est toujours pas mis en pratique…

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