Parlons télé au CRTC, ou la fin annoncée des forfaits imposés? Reviewed by Christian Bolduc on . 9 septembre 2014 - Qui n'a pas, un jour ou l'autre, pesté contre son câblodistributeur ou fournisseur satellite en recevant son compte mensuel? Payer pour des c 9 septembre 2014 - Qui n'a pas, un jour ou l'autre, pesté contre son câblodistributeur ou fournisseur satellite en recevant son compte mensuel? Payer pour des c Rating: 0

Parlons télé au CRTC, ou la fin annoncée des forfaits imposés?

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web_tv9 septembre 2014 – Qui n’a pas, un jour ou l’autre, pesté contre son câblodistributeur ou fournisseur satellite en recevant son compte mensuel? Payer pour des chaînes qui ne nous intéressent pas, alors que d’autres chaînes, subjectivement plus attrayantes, sont inaccessibles dans le bouquet imposé par les fournisseurs est une réalité sur laquelle le CRTC (Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes) se penche présentement durant les audiences sur l’avenir de la télévision au Canada.

Nommées Parlons télé: une conversation avec les Canadiens à propos de l’avenir du système de télévision, ces audiences visent à rénover – moderniser – un cadre réglementaire qui a eu à subir un coup de vieux avec l’arrivée d’un nouveau joueur dans le marché: le Web.

Entre le 8 et le 19 septembre, donc, le CRTC entendra des organismes, organisations et individus qui viendront dire ce qu’il faudrait faire pour sauver la télévision à l’ère de la consommation en libre service.

Ayant mis la table avec la publication, le 4 septembre dernier, d’un rapport 2014 sur l’état de l’industrie canadienne de la radiodiffusion qui constate essentiellement ceci:

  1. Que 40% des Canadiens consomment la télévision sur le Web;
  2. Que le temps passé à regarder la télévision traditionnelle a diminué dans tous les groupes d’âges, notamment les 18/34 ans avec – 3,9%;
  3. Que les heures passées à regarder la télévision sur le Web ont augmenté de 1,3 heure à 1,9 heure par jour;
  4. Qu’en une seule année, Netflix a vu passer ses abonnements de 21% à 29% chez les anglophones. Chez les francophones, ce taux est passé de 5% à 7%. Au total, c’est 4 millions de foyers qui ont adopté ce modèle d’affaires adapté aux nouvelles exigences du marché (je regarde ce que je veux, quand je veux et où je veux);
  5. Que les foyers abonnés aux services par câble, satellite ou télévision par protocole Internet (TVIP) sont légèrement moins nombreux que l’année dernière, passant de 11,93 millions (85,6% des foyers canadiens) à 11,92 millions;
  6. En 2013, les recettes de radiodiffusion a atteint 1,7$ milliard pour une augmentation de 1,3% par rapport à 2012.

le CRTC avance trois hypothèses pour adapter son cadre réglementaire au contexte (post-moderne) actuel et à venir:

  1. La télévision à la carte;
  2. Liberté laissée au client pour qu’il puisse « construire » son forfait;
  3. Forfaits imposés par le fournisseur (essentiellement le statu quo).

Dommages collatéraux

Sachant que l’évolution du marché ne permet plus le statu quo – le CRTC ayant reçu plusieurs milliers de plaintes de la part de Canadiens excédés par la fine marge de manoeuvre laissée aux consommateurs-payeurs – il ne reste finalement que deux alternatives sérieuses à explorer.

Mais dans les trois cas, un forfait de base (15-20 chaînes) serait quand même imposé, disait le professeur de communication à l’Université d’Ottawa Pierre Bélanger, ajoutant que plusieurs chaînes auront à fermer leurs portes, se restructurer ou modifier leur modèle d’affaires pour survivre lorsque la nouvelle réglementation entrera en vigueur, possiblement à la fin de 2015.

Parce qu’à l’heure actuelle, les chaînes qui profitent le plus de la réglementation du CRTC sont celles dont le taux d’audience est faible. Elles réussissent, « grâce » à leur incorporation automatique dans les forfaits télé, à engranger des revenus générés automatiquement par le nombre d’abonnés. Ce qui ne sera vraisemblablement plus la cas à la fin 2015, lorsque les nouvelles normes devraient entrer en vigueur.

Et selon les estimations, jusqu’à 30 000 emplois pourraient être perdus avec cette réorganisation.

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