La musique en streaming: populaire, mais pas encore rentable
Par François Nadeau
La musique en streaming a connu un essor considérable ces dernières années. En 2014, les revenus provenant de cette source ont dépassé ceux du disque compact. Et pourtant, tout n’est pas rose dans l’univers du streaming musical.Â
Le 30 mars dernier, le rappeur Jay-Z annonçait ses plans pour sa plate-forme Tidal, acquise au coût de 56 millions de dollars. Le défi sera de taille pour lui afin de rentabiliser son investissement. En effet, malgré la popularité grandissante de l’écoute de musique en streaming, les gros joueurs de ce secteur peinent toujours à trouver la rentabilité.
Un modèle d’affaires remis en doute
Les deux principales sources de revenus des sites de streaming sont la publicité et les abonnements payants. Du début de 2010 à la fin de 2014, le site Spotify, un des gros joueurs de l’industrie, est passé de 320 000  à 15 millions d’abonnés payants.
À première vue, ces chiffres laissent présager un avenir radieux pour l’entreprise suédoise. Pourtant, ses pertes ne cessent de s’accroître d’année en année. Même situation chez le concurrent Pandora.
Le fait que les gros joueurs de l’industrie accumulent les pertes, et ce malgré une base d’abonnés payants grandissante, amène plusieurs experts à questionner le modèle d’affaire des services de musique en streaming.
Dans un rapport de 150 pages, la firme Generator Research attribue une grande part de cet échec financier aux coûts d’opération trop élevés que doivent payer ces sites pour opérer. En effet, environ 70% des revenus générés doivent être versés en redevances aux compagnies de disques et producteurs. Et puisque ces redevances ne représentent pas un montant fixe, si un site comme Spotify  double son nombre d’utilisateurs payants, il double du même coup les redevances versées.
Des solutions proposées
Dans son rapport, Generator Research propose des avenues afin d’améliorer le modèle d’affaires des sites de streaming. Elle suggère notamment d’offrir, pour un coût d’abonnement plus élevé, la possibilité de télécharger des pièces de musique.
Pour en revenir à Jay-Z et à Tidal, il faut mentionner qu’une partie des parts de l’entreprise sera détenue par des artistes, dont Rihanna, Kanye West et Madonna.
En étant à la fois producteurs et distributeurs de contenus, peut-être que ceux-ci pourront être les premiers à exploiter une solution de streaming rentable?