Aider les PME québécoises à se lancer dans l’aventure de l’économie numérique avec une Académie spécialisée
Stéphane Ricoul, le CEO de eComMTL, a récemment annoncé le lancement de son Académie du Numérique. Présentation de cet ambitieux projet par son créateur, un «accélérateur de transformation numérique», jamais à court d’idées pour booster l’économie québécoise.
Voilà 6 ans, Stéphane Ricoul lançait eComMTL, la première plateforme d’échanges et de communication autour du numérique. Pour aller encore plus loin dans la discussion, des dérivés ont également vu le jour – les Off eComMTL et les séries exclusives eComMTL.
Mais pour celui qui se décrit comme un «accélérateur de transformation numérique», ce n’était plus suffisant.
Le numérique évolue à une vitesse folle. Or, bien que tous les voyants soient au vert pour que les PME québécoises se lancent en commerce électronique, elles ne sont que 12% à être transactionnelles en ligne. Le consommateur est prêt, l’expertise et la technologie sont là, d’où proviennent les freins?», s’interroge-t-il alors.
Selon Stéphane Ricoul, l’une des raisons à cette situation est que, même si tout le monde parle de commerce électronique, peu de présidents de PME savent concrètement ce qu’il leur en coûtera (en allocation de ressources financières et humaines) de procéder à un virage numérique.
Les entrepreneurs sont des gens très courageux: ils se sont un jour lancés dans le vide pour créer leur compagnie, et se sont battus pour la faire croître. Passer au numérique leur coûtera cher et aura un impact sur l’ensemble de leur structure, de leurs finances, de leur marché. C’est, en somme, refaire un nouveau saut dans le vide. Mais comment être certain de ne pas mettre son entreprise en péril? Finalement, la question n’est pas de penser à comment réussir son passage au numérique, c’est tout d’abord de se demander pourquoi le faire, et que se passera-t-il si on le fait?», affirme Stéphane Ricoul.
C’est de ce constat que l’Académie du Numérique est née: firme d’aide à la décision, elle a vocation à accompagner les présidents de PME (qui occupent tout de même 95% du tissu économique québécois) dans leur choix de se lancer, ou non, dans l’aventure de l’économie numérique.
Comment ça se passe?
La méthodologie choisie par Stéphane Ricoul est inspirée de celle, bien rodée, de son associé Frédéric Moreau, qui accompagne la croissance des PME. Elle se déroule en trois temps, sauf si, bien sûr, le président de l’entreprise estime, en chemin, que le numérique n’est pas fait pour sa structure.
Phase 1
Une cohorte de 6 à 8 présidents de PME (comptant entre 25 et 500 employés) se réunit pour une journée composée à 80% de pratique, au cours de laquelle ils travaillent sur une planification stratégique de haut niveau.
Tout comme ils avaient bâti leur plan d’affaires au moment de la création de leur entreprise, ils refont l’exercice avec un angle économie numérique, leur permettant ainsi d’inscrire leur entreprise dans une logique de maîtrise de l’évolution du marché.
L’idée est simple: il faut qu’à la fin de cette intense journée de travail, ils aient une vision stratégique élaborée de ce que pourrait représenter le numérique au sein de leur compagnie.
Dans les dix jours après ce premier atelier, chaque président débriefe avec les membres de l’Académie, et décide si, oui ou non, il souhaite continuer le processus.
Phase 2
Si le président décide de continuer, c’est cette fois son comité de direction qui est appelé à la tâche.
Avec eux, on travaille à identifier les conditions de succès de la planification établie par le président. C’est encore une journée de travail intense, à la suite de laquelle on fait le point avec le président. À lui de nous dire s’il est à l’aise avec les éléments apportés, s’il les juge faisables, et surtout, s’il poursuit le programme ou non», explique Stéphane Ricoul.
Phase 3
Le troisième et dernier atelier est très important. Il s’agit à nouveau d’une «classe» pour le comité de direction, lors de laquelle le sujet n’est autre que l’agilité managériale.
Pourquoi? Parce que dans une PME, tout est imbriqué, et les impacts d’un passage au numérique concerneront tous les départements.
Cet atelier nous sert à détecter les niveaux de maturité et d’acceptation, les résistances au changement, la facilité d’adaptation de chaque individu», indique Stéphane Ricoul.
Chaque directeur est ensuite convoqué individuellement pour être informé des divers éléments observés pendant la journée, ceux sur lesquels il faudra capitaliser, ceux qui nécessiteront davantage d’efforts.
Enfin, vient le temps de la dernière rencontre avec le président.
Il a alors devant lui une planification stratégique, des conditions de succès et une mesure d’impact d’un éventuel passage au numérique. Il a toutes les cartes en main pour prendre une décision éclairée».
Une fois cette décision prise, le travail de l’Académie du Numérique s’arrête là: il s’agit d’un accompagnement neutre à la prise de décision. Des agences et des consultants compétents et pertinents pourront néanmoins être référés aux entrepreneurs qui le souhaitent.
Un projet ambitieux, mais qui répond à un réel besoin
L’Académie du Numérique, c’est mon plus gros projet, à date. Mais c’est aussi la continuité d’eComMTL: d’abord on parle du commerce électronique, ensuite on sait pourquoi on décide d’en faire. J’ai déjà la suite en tête. En fait, j’essaie de mettre en place un écosystème qui favorise l’essor de l’économie numérique au Québec pour nos PME».
Et parce que le numérique évolue rapidement et qu’il est essentiel pour ceux qui décident de se lancer dans l’aventure d’être à jour des dernières tendances, Stéphane Ricoul travaille à la création d’une plateforme de formation continue.
L’un de mes objectifs, c’est que l’Académie du Numérique soit reconnue par le Ministère de l’Éducation afin de pouvoir délivrer un diplôme ou une certification. La formation continue viendrait alors maintenir ce diplôme», explique-t-il.
Le saut dans le vide des entrepreneurs, Stéphane Ricoul le vit présentement. Lancer un projet de cette envergure est conséquent, mais les retours sont d’ores et déjà très positifs.
Par ailleurs, je suis très bien entouré. J’ai un backup formidable, composé de gens avec du vécu, et qui croient fort en l’idée: Guy Beaudry, ancien président de Vidéotron Investissements aux États-Unis et ancien VP aux affaires corporatives à la BDC, François Lambert, ex-Dragon et hommes d’affaires avisé, John Parisella, qui travaille à lever des fonds pour l’UQAM, et Jacques Nantel, professeur à HEC. Je ne prétends pas tout savoir, alors je m’entoure bien!».
Une méthodologie solide, des conseilleurs sérieux et surtout, un réel manque à combler pour les PME: voilà qui devrait prédire un bel avenir à l’Académie du Numérique.
Actuellement, la décision de se lancer dans le numérique est basée sur des éléments non-factuels. Or, quand c’est mal fait, ça peut être très dommageable pour l’entreprise, voire dangereux. Je préfère qu’il y ait moins de PME qui embarquent mais qu’elles le fassent en connaissance de cause, plutôt qu’un fort pourcentage d’entreprises qui se plantent!», conclut Stéphane Ricoul.