Le commerce électronique au Québec: des milliards de dollars potentiels pour les détaillants
Par La Rédaction
Le 1er octobre 2015 – Le commerce au détail au Québec représente 6 % du PIB et plus de 500 000 emplois. La vigueur de ce secteur a un impact sur l’économie du Québec.
Mais alors que les Québécois achètent 6,6 milliards de dollars de produits et services en ligne par année, les détaillants du Québec ne vendent quant à eux à peine 1,7 milliard de dollars à ces mêmes cyberacheteurs, laissant ainsi 4,9 milliards de dollars à des entreprises situées à l’extérieur du Québec.
À partir des données du CEFRIO, l’Institut du Québec évalue qu’en faisant passer de 2,4 % à 5,2 % (le niveau de ventes en ligne observé aux États-Unis) les ventes en ligne de tout le secteur du commerce au détail, les détaillants québécois verraient leurs ventes s’accroître de 2 milliards de dollars annuellement.
Le PIB du Québec serait ainsi augmenté de 550 millions de dollars, plus de 8 000 emplois seraient créés et les coffres des gouvernements auraient un apport supplémentaire de 193 millions de dollars.
Le nombre d’emplois lié au commerce de détail et l’impact sur l’économie du Québec doivent constituer un signal pour les détaillants québécois : ils doivent devenir plus agressifs dans le commerce en ligne afin de récupérer leurs parts de marché dans la province et augmenter de façon considérable leurs exportations », affirme Raymond Bachand, président de l’Institut du Québec.
Réalisée en collaboration avec le CEFRIO, qui a interrogé 1200 entreprises sur leurs pratiques en commerce électronique, l’étude de l’Institut du Québec démontre l’énorme potentiel de croissance du commerce en ligne au Québec comme à l’extérieur.
Le taux de croissance du commerce en ligne au Canada, estimé à plus de 10 % par année dans les prochaines années, est une excellente opportunité pour les détaillants du Québec. C’est une occasion qu’ils doivent saisir. Un détaillant ne doit pas faire l’erreur de se contenter du Québec comme marché », explique Jacques Nantel, professeur titulaire au Département de marketing à HEC Montréal, coauteur de l’étude.
Voilà les conclusions de la nouvelle étude de l’Institut du Québec intitulée Le commerce en ligne au Québec : passer du retard à la croissance, dont les faits saillants sont publiés aujourd’hui en même temps que les résultats détaillés de l’enquête du CEFRIO L’Indice du commerce électronique – Volet entreprises (ICEQ).
Convaincre de l’urgence d’agir, soutenir et accompagner
Claire Bourget, directrice principale de la recherche et marketing au CEFRIO affirme que:
à la lumière de l’ensemble des résultats, il est clair que des efforts de sensibilisation devront être déployés pour convaincre les entreprises québécoises, actuelles ou en devenir, d’adopter le commerce électronique. »
Le rapport du CEFRIO formule à cet effet quelques recommandations à l’intention de l’ensemble des acteurs du milieu, telles que:
- encourager le démarrage de nouvelles entreprises par la mise en place de programmes d’aide «innovants» destinés au commerce électronique;
- mettre en place des programmes d’accompagnement des entreprises;
- évaluer l’adéquation de l’offre actuelle de formation de la main-d’oeuvre;
- s’assurer que les associations ou les organismes participant à la promotion du commerce électronique travaillent en complémentarité.
Les études du CEFRIO et l’Institut du Québec ont été dévoilées lors d’un panel tenu ce midi dans le cadre de l’événement eCommerce-Québec organisé par le Conseil québécois de commerce au détail (CQCD).
Le rapport détaillé de l’enquête du CEFRIO inclut également 5 cas d’entreprises québécoises qui oeuvrent activement en commerce électronique : altitude-sports.com, BonLook, DeSerres, Lozeau et La Vie en Rose. Il peut être consulté ici.
La version intégrale de l’étude de l’Institut du Québec sera accessible sous peu sur son site web. Des faits saillants du rapport sont disponibles ici.
Cette toute première édition de l’Indice du commerce électronique du Québec — Volet entreprises a été réalisée par le CEFRIO en collaboration avec l’Institut du Québec et grâce à la participation financière du gouvernement du Québec, de l’Office québécois de la langue française et du Mouvement Desjardins.
À propos du CEFRIO
Le CEFRIO accompagne les entreprises et les organisations publiques et privées dans la transformation de leurs processus et pratiques d’affaires par l’appropriation et l’utilisation du numérique. Le CEFRIO est mandaté par le gouvernement du Québec afin de contribuer à l’avancement de la société québécoise par le numérique. Il recherche, expérimente, enquête et fait connaître les usages du numérique dans tous les volets de la société. Il assure l’atterrissage des pratiques innovantes pour des effets à long terme au-delà des projets pilotes. Son action s’appuie sur une équipe expérimentée, un réseau de quelque 80 chercheurs associés et invités ainsi que l’engagement de plus de 150 membres.
À propos de l’Institut du Québec
Issu d’un partenariat entre le Conference Board du Canada et HEC Montréal, l’Institut du Québec consacre ses recherches et ses études aux enjeux socioéconomiques auxquels le Québec fait face. Il vise à fournir aux autorités publiques et au secteur privé les outils nécessaires pour prendre des décisions éclairées, et ainsi contribuer à bâtir une société plus dynamique, compétitive et prospère.