Les mesures s’intensifient pour contrer la cyberdépendance
Par François Nadeau
La question de la cyberdépendance a été abordée pour la première fois au milieu des années 90.Depuis, le phénomène suscite de plus en plus d’attention.
Presque chaque semaine, il fait l’objet de reportages dans les médias ou de nouveaux articles scientifiques.
La dépendance à Internet se décline de plusieurs façons:
- une conduite addictive envers les médias sociaux,
- la pornographie,
- ou encore le jeu en ligne.
Les effets de cette dépendance sont nombreux. Ceux-ci peuvent être physiques, comme des problèmes aux yeux ou de la négligence par rapport à son hygiène personnelle, ou encore psychologiques, tels qu’une surdose de stress ou des sentiments dépressifs.
En Inde, un cas récent fait état de deux frères qui ne se rendaient même plus à la toilette tant ils étaient accrocs aux jeux vidéo. Ce cas est extrême, mais reste que selon les recherches, environ 3% à 10% des jeunes seraient susceptibles de développer une cyberdépendance.
Lorsque le gouvernement s’en mêle
Au fil du temps, plusieurs solutions ont été développées pour identifier et traiter les cas de cyberdépendance. Celles-ci vont du Big Data pour repérer les joueurs pathologiques, aux applications mobiles permettant l’accès à un thérapeute.
Pour les cas les plus lourds, des centres de désintoxication ont même été mis en place.
C’est notamment ce qui se passe en Asie, où la dépendance à Internet est particulièrement présente. En Corée du Sud, pays jugé comme étant le plus connecté du monde, le gouvernement projette l’ouverture de plusieurs centres de désintoxication numérique. Le pays se doit d’agir, alors qu’un jeune Sud-Coréen sur dix est considéré accroc à Internet.
Des centres de désintoxication existent déjà en Corée du Sud. Le National Center for Youth Internet Addiction Treatment a accueilli en 2015 plus de 5000 adolescents dans des camps où les ordinateurs et téléphones intelligents sont remplacés par de l’activité physique, des jeux de société et de la lecture.
La Chine a aussi sa solution pour contrer la cyberdépendance de ses jeunes. Le Daxing Internet Addiction Treatment Centre (IATC), qui opère depuis une dizaine d’années, impose à ses pensionnaires une routine militaire où l’activité physique se mêle à des périodes de méditation et d’isolement.
Le centre affirme avoir guéri 75% de ses patients, qui consacrent désormais moins de six heures par jour à Internet. Ce chiffre vous semble tout de même élevé? C’est déjà mieux que les 14 heures quotidiennes que certains d’entre eux passaient en ligne avant d’entrer au camp.
Au Canada, pays où le nombre d’heures consacrées à Internet est parmi les plus élevé, ce genre de camp n’existe pas encore. Toutefois, certains programmes d’aide voient peu à peu le jour.
Avec la popularité croissante de réseaux sociaux extrêmement addictifs comme Snapchat, ou encore la réalité virtuelle dans les jeux vidéo, les cas de dépendance à Internet pourraient augmenter rapidement dans les prochaines années.