Patrick White, du Huffington Post Québec, explique le nouveau modèle de journalisme numérique
Fondé en 2005 par Arianna Huffington, le Huffington Post existe au Canada depuis 2011, et au Québec depuis février 2012. Patrick White, éditeur et rédacteur en chef de l’édition québécoise, en décrypte les rouages.
La Toile des Communicateurs a reçu, le 30 mars 2016, Patrick White, éditeur et rédacteur en chef du Huffington Post Québec, pour faire un topo de la situation de ce média numérique en pleine croissance.
Blogues et vidéos
Actuellement présent dans une vingtaine de pays, le Huffington Post disposera de 35 éditions internationales d’ici 2020. Une stratégie de croissance agressive, alimentée par un engouement toujours plus vif des lecteurs pour ce nouveau type de plateforme.
Le Huff Post Canada est le site de nouvelles numéro un au pays, selon comScore. Nous comptons 9,4 millions de visiteurs uniques par mois, et 1,4 millions pour l’édition du Québec», mentionne Patrick White.
La marque de fabrique du Huffington Post est d’être une plateforme ouverte qui donne la parole à ses lecteurs, et ce peu importe leur couleur politique.
Composé d’un tiers de nouvelles «sérieuses», d’un tiers de blogues (courrier des lecteurs) et d’un tiers de contenu plus léger, le Huff Post semble tenir une recette gagnante.
Depuis 2015, la vidéo fait également son entrée en force dans l’équation, avec notamment la mise sur pied d’un studio dédié à Toronto.
Au Québec, nous sommes passés de 160 blogueurs en 2012 à 24 000 en 2015. Ces blogues nous permettent de générer beaucoup de trafic. Quant à la vidéo, nous travaillons fort sur ce support, qui plaît beaucoup. Nous faisons en sorte qu’au moins la moitié de nos articles disposent de contenu vidéo, court ou long», précise M. White.
Entrer en conversation avec les gens
Mais la source numéro un du trafic du Huff Post vient de Facebook – plus de 80%, vs Twitter qui n’en génère que 2%. Le réseau social de Zuckerberg représente clairement la vitrine du journal, et fait partie intégrante de son ADN.
De façon générale, les médias sociaux sont réellement la porte d’entrée du Huff Post: depuis 2014, ils sont en croissance de 83%. Une relation qui va s’intensifier encore davantage cette année, avec la mise en avant de contenus distribués – comme les Instant Articles de Facebook.
C’est par eux qu’il entre en contact avec ses lecteurs, qui commentent (de façon non anonyme, depuis peu) et partagent à l’envi ses contenus.
Ainsi que l’indique Patrick White, le Huffington Post est un média ouvert, qui veut interagir avec les gens: on compte, à chaque mois, pas moins de 3,5 millions d’interactions avec les textes du site.
Virage mobile
Une autre composante de l’ADN du site est le mobile: selon le rédacteur en chef, plus de la moitié du trafic viendrait du mobile.
Une attention particulière est donc donnée aux applications du site, qui sont régulièrement mises à jour. Au Canada, l’application du Huff Post (édition nationale) a été téléchargée plus de 200 000 fois.
Rappelons que depuis 2011, le Huffington Post appartient à AOL, qui a lui-même été racheté en 2015 par Verizon: nous faisons donc partie d’un très grand conglomérat qui nous permet de pousser encore plus cette stratégie mobile», ajoute M. White.
Le monde des médias vit d’importants changements, et le Huffington Post est la preuve qu’il existe d’autres modèles possibles. Il se différencie notamment par sa façon de traiter de l’actualité, sans affiliation politique, ainsi que par sa diffusion de nouvelles positives, dans une rubrique dédiée – fait plutôt rare dans les médias actuels!
Mais surtout, le Huffington Post représente une nouvelle voix faite par les Québécois pour les Québécois: jeune, gratuit et ouvert, aucun doute qu’il a un bel avenir devant lui.
Le Huffington Post en quelques chiffres
- Création en 2005, arrivée au Canada en 2011 et au Québec en février 2012
- 800 employés
- 100 000 blogueurs dans le monde
- Plus de 1 700 articles par jour
- 1 article toutes les 58 secondes