Ce qu’il faut retenir du bras de fer entre Facebook et l’Australie… et pourquoi c’est important pour le Canada Reviewed by La Rédaction on . 26 février 2021 Facebook et l'Australie viennent de s'écharper au sujet d'un projet de loi visant à faire payer les géants du numérique pour reprendre les nouve 26 février 2021 Facebook et l'Australie viennent de s'écharper au sujet d'un projet de loi visant à faire payer les géants du numérique pour reprendre les nouve Rating: 0

Ce qu’il faut retenir du bras de fer entre Facebook et l’Australie… et pourquoi c’est important pour le Canada

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26 février 2021

Facebook et l’Australie viennent de s’écharper au sujet d’un projet de loi visant à faire payer les géants du numérique pour reprendre les nouvelles des éditeurs locaux. Une situation que l’on pourrait bien connaître au Canada prochainement…

Petit rappel de l’origine du problème

Le conflit vient d’un projet de loi, approuvé cette semaine par la Chambre des représentants australienne et débattu en début de semaine prochaine au Sénat (et qui devrait donc être adopté très prochainement).

Ce dernier oblige les entreprises du numérique, Google et Facebook en l’occurence, à rémunérer les médias australiens en contrepartie de la reprise de leurs contenus. Si les géants du numérique n’arrivent pas à établir des accords commerciaux avec les éditeurs australiens, un arbitrage obligatoire leur sera imposé et des pénalités importantes sont prévues. Ce que Canberra appelle le « code de conduite contraignant ».

Des accords signés avec Google

Les deux GAFA américains ont opté pour des stratégies bien différentes. Google s’est prêté au jeu et, mi-février, le moteur de recherche avait déjà trouvé un accord avec 7 éditeurs de presse, dans le cadre du déploiement de Google News Showcase en Australie, dont le groupe de Rupert Murdoch, News Corp. (Wall Street Journal, New York Post, The Times, The Sun ou encore The Australian). Selon Le Monde, il se serait engagé à verser l’équivalent de plusieurs dizaines de millions de dollars annuels.

Pour Facebook, la réaction fut bien différente et légèrement plus… hostile. Le réseau social explique en effet que son fonctionnement n’est pas le même que la firme de Mountain View :

Nos plateformes ont des relations fondamentalement différentes avec les actualités. La recherche sur Google est inextricablement liée aux informations et les éditeurs ne fournissent pas volontairement leur contenu. D’autre part, les éditeurs choisissent volontiers de publier des actualités sur Facebook, car cela leur permet de vendre plus d’abonnements, d’élargir leur audience et d’augmenter leurs revenus publicitaires, » indique dans un communiqué William Easton, le directeur général de Facebook Australie et Nouvelle-Zélande.

Conséquence : jeudi 18 février, Facebook bloquait jusqu’à nouvel ordre l’accès aux pages et aux partages des articles des médias locaux et internationaux depuis l’Australie ! Un comportement qui n’est pas sans rappeler celui de… Google qui avait fermé son service Google News en Espagne en 2014 à la suite d’un problème similaire.

La multinationale a frappé fort. Voire peut-être un peu trop : parmi les victimes collatérales, on retrouve des pages officielles de secours comme celle des pompiers de l’Etat de Nouvelle-Galles-du-Sud, celle de l’hôpital pour enfants de Melbourne, celles d’organisations de défense des droits de l’homme, de lutte contre les violences domestiques ou encore d’aide aux sans-abri, qui ont disparu des radars australiens.

Un compromis trouvé

Ce qui a bien entendu provoqué un tollé sur l’île-continent.

Les actions de Facebook ayant consisté à mettre fin à son amitié avec l’Australie aujourd’hui, en coupant des services essentiels d’urgence et d’information en matière de santé, sont aussi arrogantes que décevantes », n’a pas manqué de dénoncer le premier ministre, Scott Morrison. « Nous ne nous laisserons pas intimider. »

La tension est toutefois redescendue d’un cran ce mardi 23 février. Facebook a en effet annoncé la levée dans les prochains jours du blocage des pages visées. Un compromis – non divulgué – ayant été trouvé avec le gouvernement.

Nous pouvons désormais travailler à poursuivre notre investissement dans un journalisme d’intérêt public et rétablir dans les jours à venir pour les Australiens les informations sur Facebook », a indiqué dans un communiqué le directeur régional du réseau social.

Pourquoi est-ce que cela compte au-delà de l’Australie ?

L’histoire aurait pu s’arrêter là et ne pas dépasser les limites de l’océan indien. Mais il s’avère que ce mouvement de régulation des acteurs de la « Big Tech » prend de l’ampleur dans le monde entier.

Depuis janvier 2021, Facebook paie en effet les éditeurs britanniques dans son nouveau portail de nouvelles Facebook News. En France, c’est Google qui signait un accord avec les éditeurs à cette même période.

De quoi donner des idées et sonner comme un avertissement pour le ministre du Patrimoine canadien, Steven Guilbeault, qui prépare un projet de loi en ce sens, prévu pour le printemps prochain. Ce dernier avait d’ailleurs qualifié la réaction de Facebook en Australie de « très irresponsable ». Un avant-goût d’un futur nouveau bras de fer ?



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