Appareils mobiles au Canada: les francophones plus attentistes que les anglophones
Par Christian Bolduc
20 octobre 2014 – Texter, surfer et gérer ses courriels au quotidien sont des réflexes qui sont tellement ancrés dans nos habitudes aujourd’hui qu’on pense, à tort, que tout le monde les a intégrés. Or la résistance technologique, bien qu’elle soit moins importante d’année en année, est davantage perceptible chez les francophones que les anglophones du Canada.
C’est du moins la conclusion à laquelle arrive L’Observateur des technologies médias (OTM) dans une note qui compare le taux de pénétration des tablettes, téléphones intelligents et téléphones mobiles (incluant tous les types de téléphones mobiles) des deux principaux groupes linguistiques au pays. Les données quantitatives compilées pour l’année 2013 indiquent que pour la tablette, 30% de francophones et 42% anglophones affirment en posséder une ou plusieurs.
Le téléphone dit « intelligent » a, bien que les médias en parlent quasiment au quotidien, seulement 49% d’adeptes au Canada français alors que 66% de leurs compatriotes anglophones jugent indispensable d’en posséder un.
Quant au téléphone cellulaire (intelligent ou pas), l’OTM constate que 74% des francophones et 86% des anglophones sont aujourd’hui des convertis. Pour tout le pays, le taux de pénétration global du téléphone mobile atteint 83% de la population.
Mais au-delà de ces résultats bruts, il y a la tendance à long terme qui semble pertinente de regarder d’un peu plus près. Et de ce côté, on constate généralement que les francophones sont plus prudents que les anglophones quand vient le temps d’intégrer de nouveaux outils à leurs habitudes de communication.
Introduite en 2010, la tablette a alors été adoptée respectivement par 3% de francophones et 4% d’anglophones. Pour le téléphone « intelligent », la méfiance des francophones s’est manifestée lors de son introduction dans le marché, en 2009, alors que seuls 8% d’entre eux, comparativement à 16% d’anglophones, l’ont adopté.
Dans la catégorie générale du téléphone mobile, les chiffres de 2009 démontrent que les francophones sont plus réticents que leurs compatriotes anglophones à modifier leurs habitudes en téléphonie cellulaire.
Avec 59% contre 72%, la courbe de progression dans ce segment, comme dans les deux autres par ailleurs, confirme des comportements qui sont clairement campés: les francophones sont plus attentistes que les anglophones lorsqu’on leur propose une nouveauté technologique en communication mobile.