C’est mon métier: architecte d’information
Faire en sorte que votre expérience utilisateur sur un site Internet soit la plus agréable, optimisée et fonctionnelle possible, c’est le métier d’Annie Desrochers, architecte d’information chez Orckestra. C’est avec beaucoup d’enthousiasme qu’elle nous décrit son parcours et son quotidien. Rencontre avec une jeune femme dynamique et créative.
«Au travail, on me surnomme l’artiste, c’est drôle je trouve!».
Pleine de vie, un grand sourire vissé aux lèvres, Annie Desrochers aime son métier et donnerait presque envie de se reconvertir tant elle en parle avec plaisir.
Aller au-delà de l’interface
Artiste, elle l’est effectivement un peu : intéressée et douée pour le dessin, celle qui se destine d’abord à des études en graphisme ne s’est finalement pas reconnue dans cette voie. C’est lors de sa deuxième année qu’elle découvre le graphisme pour le Web, et qu’elle a le déclic : «je trouvais ça vraiment le fun de comprendre comment un site est construit, en arrière de ce que l’on voit en tant qu’utilisateur».
Elle intègre alors une maîtrise professionnelle en design à l’Université de Laval, spécialisée en architecture d’information, qu’elle complète avec succès. Avant même d’être diplômée, elle est recrutée par Desjardins pour participer à la refonte des trois volets de leur site Internet : l’intranet, la partie réservée aux transactions financières et le site Web.
«On se parle de milliers de pages, en français et en anglais. J’étais en charge de l’expérience utilisateur, du UX en anglais (User Experience) : une job passionnante car il s’agit de faire en sorte de disposer les éléments dans l’interface de façon à ce que tout soit intuitif, simple d’utilisation… et que personne ne soit frustré!».
«Si pour vous, cela semble évident que tel bouton soit à telle place, il faut savoir qu’il y a des gens comme moi, derrière ça, qui ont réfléchi à la question!»
UX, ergonome, architecte d’information… Les dénominations peuvent varier en fonction des agences ou des industries, mais selon Annie, les frontières sont minces.
«En agence je faisais plutôt de l’expérience utilisateur, c’est à dire que je proposais des solutions pour optimiser la relation homme-machine. Aujourd’hui que je suis spécialisée en commerce électronique, je remarque que je travaille davantage sur la structure du site, les contenus, la contribution, les données des produits et aussi sur ce qu’il y a derrière l’interface».
Après presqu’une année chez Desjardins, Annie intègre pour un mandat de quelques mois Cortex Média, à Québec, où elle est en charge de rendre les formulaires de la régie des rentes accessibles aux personnes souffrant de handicap cognitif, auditif, visuel ou moteur.
Forte de cette expérience en accessibilité, elle se joint en 2011 à Tink, agence spécialisée dans le numérique à Montréal, où son profil hybride entre le design et l’architecture d’information lui permet de toucher un peu à tout. Elle reste près de deux ans dans l’agence, où elle fait beaucoup de UX, et en profite pour se certifier en Google Analytics ainsi qu’en accessibilité.
Polyvalence, adaptabilité et curiosité, des qualités essentielles
«Chez Tink, j’ai appris à être super polyvalente, je me suis éveillée à différents métiers, j’ai acquis beaucoup de connaissances. Aujourd’hui, chez Orckestra, je suis 100% dédiée à l’architecture d’information et j’en suis ravie : je me sens plus experte, je maîtrise le processus de A à Z. Depuis début 2014 que j’y suis, je n’ai jamais regretté mon choix».
Bien que beaucoup plus concentrée sur l’architecture d’informations, Annie n’en reste pas moins boulimique de nouvelles connaissances: constamment en relation avec ses clients, elle apprend les spécificités propres à leurs industries, et pousse toujours plus loin le curseur pour procurer à l’utilisateur du site une expérience idéale.
«Disons que nous, les architectes d’information, nous attardons sur des questions auxquelles personne ne pense, mais qui font toute la différence lors de la navigation sur les sites Internet. Si pour vous, cela semble évident que tel bouton soit à telle place, il faut savoir qu’il y a des gens comme moi, derrière ça, qui ont réfléchi à la question! », plaisante-t-elle.
«Je suis la personne qui casse le site du client en mille morceaux pour repenser son approche stratégique, ajuster ses contenus et optimiser ses conversions»
Cet aspect de la job plaît beaucoup à Annie, qui apprécie par ailleurs le fait de collaborer aussi bien avec les architectes de solution, les stratèges digitaux, les analystes d’affaires, les directeurs artistiques et les développeurs au sein de sa compagnie qu’avec les clients en direct.
Sur ce dernier point, notre architecte d’information l’affirme : la diplomatie est de rigueur, de même qu’avoir de la prestance et un discours persuasif.
«Un client arrive avec un site et moi, je suis la personne qui le casse en mille morceaux pour repenser son approche stratégique, ajuster ses contenus et optimiser ses conversions. Les enjeux sont importants, les budgets conséquents: il est donc indispensable que je sois capable de répondre à toutes les questions et d’expliquer les choses de façon claire et précise».
Se tenir au courant, se maintenir à jour des dernières technologies et tendances: c’est là le principal défi d’Annie qui, à chaque jour, fait face à des ingénieurs, des personnes spécialistes et expertes dans leur domaine. Dans un environnement aussi mouvant et évolutif qu’Internet, il peut être difficile de décrocher.
«Oui, il y a de la pression, mais pour moi, qui suis passionnée, c’est une source de motivation qui me pousse à performer».