De plus en plus de Canadiens coupent le cordon… de leur télévision
L’écosystème autour des chaînes câblées et spécialisées est en pleine évolution. Bien que la télévision soit encore un média fort au Canada, des changements sont à prévoir du fait de la concurrence des contenus digitaux et des TV connectées.
Selon la firme spécialisée Boon Dog, les câblodistributeurs canadiens ont perdu 114 000 abonnées entre le premier et le deuxième trimestre 2015. C’est Rogers qui accuse la plus grosse perte pendant cette période, tandis que BCE et Telus parviennent tout de même à attirer de nouveaux abonnés.
Une autre étude a été menée en mars dernier par Google et TNS auprès de consommateurs adultes du monde entier afin de connaître leurs habitudes d’écoute de la télévision. Il en ressort que 69% des Canadiens interrogés regardent encore régulièrement la télévision sur un téléviseur. C’est un tout petit peu plus qu’aux États-Unis, où ils sont 66% à avoir répondu la même chose.
C’est par contre largement supérieur aux 13% de répondants qui regardent du contenu en diffusion continue (streaming) sur leur téléviseur – 15% utilisent pour ce faire un autre appareil, ordinateur, tablette ou téléphone. Ainsi, à l’instar des Américains, les Canadiens semblent être toujours attachés à leurs chaînes câblées – ne serait-ce que pour les grands rendez-vous télé et pour le sport.
De plus en plus de cord-cutters
Néanmoins, ceux que l’on nomme les cord-cutters, c’est à dire ceux qui comptent essentiellement sur Internet pour s’alimenter en divertissement vidéo, font petit à petit leur nid sur le marché, notamment grâce aux TV connectées. La plupart d’entre eux ne délaissent pas leur abonnement au câble, mais le complètent avec du contenu digital. La donne pourrait cependant changer dans les prochains mois avec l’arrivée de l’Apple TV, d’ores et déjà considérée comme un rêve devenu réalité pour les «coupeurs de cordon».
Pour les publicitaires canadiens, la télévision traditionnelle reste, pour le moment, un support populaire à prendre en compte. Mais il ne s’agit que de court terme: elle ne devrait pas constituer un segment en croissance pour le marché.
eMarketer prévoit par ailleurs une baisse de la proportion des dépenses publicitaires liées à la télévision: si elles représentent présentement 26,5% des dépenses publicitaires pour l’ensemble des médias, elles passeront à 24,6% en 2019.