Église catholique: une communication à rajeunir
Par Olivier Lefebvre
Pour éviter les mauvais jeux de mots, l’Église catholique de Montréal a marqué des points durant les dernières séries éliminatoires de la LNH. La Flamme des séries proposait aux admirateurs de la Sainte-Flanelle d’allumer, pour l’occasion, un lampion virtuel en échange d’un dollar versé à sa collecte annuelle. Une idée originale, efficace et collée à l’actualité. Cependant, ce succès ponctuel ne s’observe pas au niveau des communications de l’Église catholique, qui peine à suivre la parade à l’heure du numérique.
L’église a pourtant été précurseur dans le domaine des médias diffusés, explique le directeur des communications au Diocèse de Québec, Jasmin Lemieux-Lefebvre. Radio Vatican est l’une des premières radios au monde à avoir émis un signal sur les ondes, Télévision Vatican aussi. «Sur le volet web, on a pris un petit retard, remarque-t-il, on n’a pas été les premiers à sauter».
Les Québécois branchés… sur leur téléphone!
Une étude du CEFRIO indique, de son côté, que plus de la moitié des adultes québécois possédait un téléphone intelligent en 2013. L’édimestre à l’Église catholique de Montréal, Jean-Nicolas Desjeunes, s’est dit conscient du problème lorsque questionné sur la question par Isarta Infos. Il évoque la nécessité d’ouvrir les portes de l’Église et sortir pour aller à la rencontre des gens. «C’est un peu ça qui nous porte du côté du Diocèse de Montréal, confie-t-il. On veut rejoindre les gens là où ils sont, et ça passe par les téléphones intelligents». Par contre, le peu de ressources financières à sa disposition ralentit ses projets.
Les motivations derrière la modernisation des communications de l’Église catholique doivent être franches, prévient Jasmin Lemieux-Lefebvre. «Si on avait créé un compte Twitter pour le Cardinal Lacroix pour faire une façade médiatique ou pour avoir l’air branché, ça n’aurait pas fonctionné, lance-t-il. Il faut que ce soit sincère, réel».
Les réseaux sociaux et l’Église, un mariage tiède
Selon lui, une présence de l’Église catholique sur les réseaux sociaux permet d’apporter une visibilité supplémentaire à l’institution. Un élément essentiel pour demeurer ouvert et impliqué dans sa communauté. «Le grand danger des réseaux sociaux dans le religieux, précise-t-il, est de créer une petite bulle avec les mêmes personnes qui se parlent constamment».
Bien que les moins de 25 ans représentent une part considérable des utilisateurs actifs sur les réseaux sociaux, Jasmin Lemieux-Lefebvre ne croit pas qu’il s’agit d’une solution miracle pour recruter de nouveaux fidèles. «L’important c’est d’être présent, ajoute-t-il. Quand j’étais jeune, je n’étais pas fermé à la religion catholique, mais je n’avais aucune identification envers l’église. Avec l’avènement des sites web, j’avais davantage de ressources pour nourrir ma foi».
Un point de vue que partage Jean-Nicolas Desjeunes. Selon lui, une meilleure communication n’augmenterait pas l’achalandage dans l’Église. «Ce n’est pas le but non plus, dit-il, c’est plutôt de replacer l’image de l’Église là où il faut. Une église ouverte, disponible et qui est à l’écoute des gens».
D’ailleurs, Jasmin Lemieux-Lefebvre tente de développer un moyen d’instaurer une présence missionnaire en ligne. «Il pourrait y avoir quelqu’un mandaté pour répondre aux questions plusieurs jours par semaine», explique-t-il. Une pratique inexistante pour l’instant en raison des précautions à considérer au niveau des paramètres de confidentialité.