Engouement modéré et craintes envers les voitures sans pilote
Par François Nadeau
Même s’il est parfois difficile d’y croire, les voitures sans conducteur sont pour bientôt.
Pour l’instant, il reste beaucoup de travail pour s’assurer que ces voitures soient fonctionnelles et sécuritaires. Éventuellement, plus tard, viendra l’enjeu de la commercialisation de ces véhicules.
A priori, on pourrait croire que l’intérêt pour ces voitures semblant sortir tout droit d’une Å“uvre de science-fiction des années 80 est fort. Sauf que jusqu’à maintenant, l’enthousiasme paraît plutôt modéré.
Un sondage réalisé par la firme J.D. Power indiquait, en 2012, que 20% des répondants étaient intéressés par l’achat d’un véhicule autonome. Deux ans plus tard, alors que la publicité autour de ce type de voiture avait pourtant considérablement augmenté, le même sondage montrait une proportion équivalente, à 24%.
Au pays le constat est similaire. Un Canadien sur quatre se dit intéressé par une voiture sans pilote si celle-ci lui permet de prendre la route après avoir consommé de l’alcool. Or, une fois qu’ils savent que c’est impossible, la proportion diminue.
Une étude réalisée par l’Association canadienne des automobilistes (CAA) indique également que 63 % des automobilistes canadiens n’oseraient pas être passagers d’une voiture se conduisant seule.
Les jeunes préfèrent encore conduire
Plus récemment, une étude de la firme Nielsen démontrait à nouveau que la partie est loin d’être gagnée pour les fabricants, qui pourraient avoir fort à faire pour intéresser les jeunes aux voitures sans conducteur.
La firme a sondé 1133 jeunes américains âgés de 8 à 18 ans à propos des véhicules autonomes. Parmi eux, 60% préféreraient conduire leur voiture plutôt que de se laisser conduire.
Ce sentiment est particulièrement fort chez la tranche la plus âgée des participants sondés (deuxième cycle du secondaire), où 72% préfèrent conduire eux-mêmes leur véhicule.
L’intérêt pour les voitures sans conducteur semble donc plus important chez ceux n’ayant pas encore eu la chance de tenir un volant. À l’inverse, les sondés les plus âgés, qui ont pour la plupart déjà fait l’expérience de la conduite, ne semblent pas vouloir l’abandonner.
De plus, deux tiers des répondants jugent très ou plutôt dangereux les véhicules sans conducteur, contre un tiers qui les juge très ou plutôt sécuritaires. Et pourtant: la sécurité accrue est un des principaux avantages généralement associés aux voitures sans pilote.
Un constat partagé par une autre étude récente, dont la conclusion est que 75% des Américains ont des craintes par rapport à un véhicule qui se piloterait seul.
Évidemment, sauf peut-être pour quelques exceptions, aucun des répondants n’a eu la chance d’essayer de telles voitures. La crainte exprimée est donc peu surprenante, tout comme l’engouement modéré qui ressort de ces différents sondages.
Photo: www.journaldugeek.com