Gare aux faux comptes et à la tromperie sur Facebook !
Par François Nadeau
Dans un jugement rendu récemment, l’Allemagne a ordonné à Facebook d’accepter les comptes ouverts sous un pseudonyme.
Pour les autorités du pays, il s’agit d’une question de protection de la vie privée. Facebook estime pour sa part estime que le fait de s’inscrire au réseau social sous son vrai nom et avec une vraie photo de profil est plutôt une question de sécurité. Ainsi, chaque membre sait avec qui il entretient des discussions.
Depuis longtemps, Facebook lutte contre ce qui n’est pas authentique sur son réseau. C’est compréhensible: de plus en plus, la création de faux profils et de faux contenus lui amène son lot de problèmes.
Qu’entend-on par «non-authentique» sur Facebook ? Voici quelques exemples.
Le commerce des faux fans qui font de faux J’aime
Facebook compterait jusqu’à 140 millions de faux profils. Pour à peine quelques centaines de dollars, ils sont nombreux à offrir des dizaines de milliers de fans et de J’aime.
Loin de se cacher, les sites qui offrent ces services achètent de la publicité Google, nous expliquent en détail «pourquoi nous devrions acheter des fans» et publient même les commentaires de clients satisfaits.
Publier sous une fausse identité
Le commerce des faux fans est basé sur des programmes informatiques créant des profils en utilisant divers éléments volés ailleurs sur le Web.
Il existe également de vrais individus, qui, au lieu de publier sous leur véritable identité, en utilisent une fausse. Toutes sortes de mauvaises raisons incitent les gens à agir de la sorte : s’inventer une vie, faire du leurre d’enfant ou encore pouvoir émettre des commentaires désobligeants ou menaçants sans être identifié. Diverses personnalités ont aussi eu à sa battre contre des individus se faisant passer pour eux sur Facebook.
Les contenus inventés de toutes pièces
Que ce soit de fausses demandes en mariage ou de faux coupons de réduction, plusieurs contenus publiés sur Facebook sont de la pure invention. Dans certains cas, ces publications ne servent qu’à faire une bonne blague. Dans d’autres, ils permettent à des organisations de récolter des informations personnelles qui peuvent ensuite être revendues dans le but de faire de la sollicitation.
Les fausses nouvelles
Depuis longtemps, des sites comme The Onion ou Le Journal de Mourréal publient de fausses nouvelles. Pourtant, à chaque fois, ils sont des dizaines à tomber dans le panneau. Il est tout de même inquiétant de constater à quel point la source d’une information à peu d’importance pour certains internautes.
Avec des titres comme «L’assassin de Cecil sera jeté aux lions» ou «Ils quittent le Québec pour suivre Brandon Prust», les gens qui croient en l’authenticité de ces nouvelles doivent trouver que l’on vit dans un drôle de monde…
Les faux concours
Si certains sont maîtres dans l’art de publier de fausses nouvelles, d’autres publient plutôt de faux concours. À titre d’exemple, la page Que du gratuit/ All free compte plus de 32 000 membres. Si certains y sont pour le plaisir de lire les concours ridicules organisés, d’autres mordent réellement à l’hameçon.
Que ce soit pour gagner une console Playstation 5, des billets de concert de Nirvana ou des Nordiques, ils sont des dizaines, voire même des centaines à participer. Une belle preuve de l’efficacité du concours pour gagner en visibilité sur Facebook?
Le faux service à la clientèle
Gare aux entreprises qui ne répondent pas assez rapidement aux plaintes de leurs fans, les pages Customer Service, ou Service à la clientèle, pourraient s’en charger à votre place. Malheureusement, la réponse offerte aux clients risque peu de les satisfaire.
Le concept, qui se veut humoristique à la base, est plus subtil que les faux concours ou les fausses nouvelles. Par conséquent, plusieurs croient qu’il s’agit réellement d’une réponse provenant de l’entreprise à laquelle ils se plaignent. Commence alors une «mini-gestion de crise» pour le gestionnaire de communauté. Heureusement pour eux, ils peuvent bannir ces faux profils de leur page afin de limiter les dégâts.
Photo: www.l-anecdote.com