Intelligence artificielle : quels sont les défis des organisations?

20 janvier 2021

Le développement de l’intelligence artificielle devrait changer nos vies de différentes manières dans les prochaines années. Comme pour toute nouvelle technologie, il y a une tonne d’enjeux à surmonter pour ceux qui l’utiliseront.

Voici à ce sujet quelques défis auxquels les organisations d’ici et d’ailleurs devront s’attaquer afin que l’intelligence artificielle se développe de façon adéquate et soit acceptée par la population.

L’opérationnalisation de l’IA

Dans les dernières années, des milliards de dollars ont été investis dans la recherche et le développement de solutions en intelligence artificielle.

Toutefois, selon une étude publiée en 2019, une grande part des organisations y ayant investi des sommes considérables peinent à en retirer les bénéfices attendus.

Bien qu’étant impressionnantes sur le plan technologique, plusieurs des solutions développées peinent à amener de la valeur ajoutée aux entreprises et à répondre à un besoin d’affaire clair.

Pour Mehdi Merai, PDG et co-fondateur de l’entreprise montréalaise Dataperformers, l’opérationnalisation de l’intelligence artificielle constitue d’ailleurs le principal défi du secteur pour 2021 et les années à venir.

Selon lui, dans les dernières années, beaucoup d’efforts ont été mis dans la recherche et le développement de solutions d’intelligence artificielle très poussées. Ces solutions ne sont toutefois pas toujours utilisables dans un contexte d’affaires.

Pour M. Merai, il est temps plus que jamais de passer de l’abstrait au concret.

Il ne faut pas viser à créer la solution parfaite avant de la commercialiser. Les entreprises ont plutôt besoin de solutions à court terme pour faire face à des enjeux bien précis. Elles peuvent rarement se permettent d’attendre plusieurs années avant d’obtenir celles-ci. »

Selon lui, tout ce qui concerne l’automatisation des chaînes logistiques pourrait bénéficier à court terme de solutions utilisant l’intelligence artificielle.

La gouvernance et éthique de l’AI

L’intelligence artificielle aura des impacts sur une foule d’acteurs de la société. En conséquence, les organisations qui l’exploitent devront se doter d’un cadre de gouvernance. Il s’agit là d’un défi de taille car les questions à aborder sont vastes.

Il faut entre autres déterminer qui doivent être les responsables des processus d’intelligence artificielle au sein d’une organisation, quels seront leurs rôles précis ainsi que leurs responsabilités.

La question à savoir qui sera imputable si une solution d’intelligence artificielle cause des dommages importants est un sujet délicat qui mêlent des questions éthiques et légales.

Et puisqu’à la base de l’intelligence artificielle se trouvent des quantités massives de données, les organisations doivent se poser plusieurs questions en lien avec la gestion de celles-ci.

Il faut par exemple déterminer comment et où cette donnée sera entreposée. Il faut également assurer la qualité de celle-ci. Cela peut se faire notamment en minimisant les fameux biais dans les algorithmes de décision, sujet qui a fait les manchettes à plusieurs reprises dans les dernières années.

Un plan de gouvernance doit aussi comporter différentes mesures de performance afin de pouvoir évaluer son efficacité et en corriger les lacunes.

La confiance envers l’intelligence artificielle

Dans les dernières années, différents sujets liés à l’intelligence artificielle ont frappé l’imaginaire du public pour de bonnes et de mauvaises raisons.

Plusieurs travailleurs ont notamment retenu que l’automatisation risquait de menacer des millions d’emplois. Il a aussi été question de robots tueurs ou encore d’enjeux de menaces à la vie privée.

Pour toutes ces raisons, il est impératif que la population puisse avoir confiance envers les solutions impliquant de l’intelligence artificielle.

Le Model AI Governance Framework, publié par la Personal Data Protection Commission (PDPC) de Singapour, mentionne d’ailleurs que tout processus de décision impliquant l’intelligence artificielle devrait être facilement explicable, transparent et équitable. Cela représenterait une des clés afin d’augmenter le niveau de confiance des citoyens envers ces technologies.

Afin de contribuer au sentiment de confiance, les organisations auront à mettre en place différentes solutions.

Elles devront notamment fournir un maximum d’informations à leurs clients. À titre d’exemple, il est important qu’un internaute sache qu’il clavarde avec un agent conversationnel automatisé (chatbot) plutôt qu’avec un humain. Il doit aussi savoir comment seront utilisées les informations enregistrées au cours de cet échange.

Finalement, toutes les communications destinées au public doivent être transmises dans un langage compréhensible pour tous, même si le sujet est parfois complexe et abstrait.