L’amnésie digitale : quand le téléphone intelligent remplace notre cerveau
Rechercher un itinéraire, acheter un ticket de cinéma, envoyer un courriel ou faire une recherche Wikipédia : le téléphone intelligent est devenu l’objet à tout faire de toute une génération. Il fait aussi bien souvent office de répertoire, d’agenda et de bloc-note. Résultat : à force de se reposer sur lui pour conserver des informations importantes, on ne prend plus la peine d’essayer de les retenir. Bienvenue dans l’ère de l’amnésie digitale.
La firme de recherche (et de sécurité informatique) Kaspersky Lab a récemment mené une vaste étude afin de mesurer à quel point notre mémoire était affectée par la dépendance à la technologie.
Il en ressort que si la majorité des Américains interrogés connaissent le numéro de téléphone la personne qui partage leur vie (69,70%, contre seulement 49% des Européens), ils ne sont que 34% à connaître celui de leur enfant.
43% connaissent les coordonnées de leurs amis, 45% celui de leur lieu de travail et 15% celui de leurs voisins. Une tendance qui touche aussi bien les hommes que les femmes, tous âges confondus.
La moitié d’entre eux a également affirmé que, pour obtenir la réponse à une question, ils se dirigeaient spontanément vers Internet plutôt que d’essayer de faire appel à leurs connaissances (mais 28,9% admettent oublier quasi-instantanément ce qu’ils viennent de lire en ligne). D’ailleurs, pour 91% des sondés, Internet est une sorte d’extension connectée de leur cerveau.
Kaspersky indique que selon de nombreux chercheurs, le fait de stocker de l’information dans son téléphone encourage notre cerveau à l’oublier. Ce qui ne serait pas une si mauvaise chose, nos cerveaux ayant une capacité de mémoire et d’accès à l’info limitée. Les chercheurs indiquent également que, faute de se rappeler régulièrement certaines données, celles-ci s’effacent progressivement de notre mémoire, jusqu’à disparaître complètement.
Néanmoins, la perte potentielle de son téléphone, et donc de toutes ces informations précieuses, représente une source de stress, notamment chez les femmes et les utilisateurs âgés de 25 à 35 ans : respectivement 51% et 48.6% d’entre eux ont affirmé que perdre l’appareil où sont stockées toutes leurs données les rendrait «très tristes».
Un vent de panique s’abattrait même sur 35% des 16-24 ans, terrorisés à l’idée de perdre leurs images et leurs contacts.
Malgré cela, l’étude de Kaspersky démontre que les utilisateurs ne se protègent pas assez, un Américain sur trois seulement aurait installé une sécurité supplémentaire (comme un anti-virus) sur son téléphone intelligent.
Retrouvez l’intégralité de l’étude ici.