Le site mobile peut-il surpasser l’application?
Par François Nadeau
J’ai amené ma faible contribution à ce plateau. Même à la maison, j’opte pour les applications pour réaliser plusieurs tâches.
Je ne suis pas le seul. En juin 2011, aux États-Unis, pour la première fois des données montraient que les utilisateurs d’appareils mobiles passaient plus de temps sur des applications « natives » que sur le Web. Des données allant dans le même sens ont aussi été publiées par la firme Nielsen.
Le rapide taux d’adoption des tablettes et des téléphones intelligents est évidemment un facteur contribuant à la popularité des applications, mais l’expérience utilisateur y est aussi pour beaucoup. L’application est la plupart du temps plus performante, plus personnalisable, plus accessible.
Mais est-ce que cette tendance continuera à long terme? Selon la firme Nielsen Norman, pour des raisons financières, le choix des entreprises d’aller vers le site mobile plutôt que l’application pourrait gagner en popularité. Une des raisons évoquées est le coût de développement des applications, déjà plus élevé que celui d’un site mobile, qui pourrait continuer d’augmenter à mesure que d’autres plateformes et types d’appareils s’ajouteront. Pour le mobile, le nombre différent de développements risque de rester limité à trois (téléphone, tablette standard et grande tablette). La dépendance aux magasins d’applications comme le App Store, tant en termes de coûts qu’en termes de contenu, est aussi évoquée.
Ces raisons ne changent toutefois rien à la valeur d’une application du côté de l’expérience utilisateur versus l’expérience d’un site. De ce côté, Nielsen Norman évoque le développement du HTML 5, qui contribuerait à améliorer l’expérience du site mobile et des applications Web. L’application Web du Financial Times est citée en exemple. Personnellement, le fait qu’on ne présente pas l’application dans les termes de recherche en cherchant « Financial times » dans Google, que le lien vers l’application ne soit pas évident sur le site Web de FT, et le fait d’avoir eu des problèmes à télécharger l’application par la suite ne m’ont pas convaincu. L’expérience est toutefois plus intéressante par la suite.
Quand pourrait survenir ce changement de stratégie? La firme ne s’avance pas. Sage décision étant donné la vitesse à laquelle le monde des technologies et du Web évolue.
Alors qu’au début des années 2000, le navigateur s’établissait au centre du monde Internet, la montée en popularité des applications amène une expérience différente, plus directe, mais plus cloisonnée. Pour ma part, je reste un fan des applications.