Le sport, dernier repère de la télé en direct?
Par François Nadeau
Les dernières données de la firme Nielsen à propos des habitudes d’écoute télévisuelle des Américains sont frappantes: parmi les 100 émissions les plus regardées en direct, 93% sont liées au sport.
Un changement radical quand on sait que cette proportion n’était que de 14% en 2005.
Une des raisons qui explique ce phénomène est d’abord le nombre croissant d’émissions sportives et de leurs heures de diffusion aux États-Unis.
La popularité grandissante des services de télévision sur demande et des enregistreurs numériques  y est également pour beaucoup. Malgré tout, une grande majorité d’amateurs de sports préfère, pour des raisons évidentes, regarder leurs équipes favorites en direct.
Le Super Bowl, roi de la télé en direct
Le coût – toujours plus élevé – d’une publicité lors de la Coupe du monde de soccer ou le Super Bowl est d’ailleurs justifié par cette prédominance des émissions de sports à la télévision en direct.
Le Super Bowl reste de loin l’émission la plus écoutée aux États-Unis: son édition 2015, où une publicité de 30 secondes dépassait alors les 4 millions de dollars, a même été la plus regardée de tous les temps.
De plus, elle peut se vanter d’être l’une des seules diffusions que de nombreuses personnes ne regardent que pour les publicités.
Le résultat de tout cela, selon Nielsen, serait des publicités plus efficaces. Entre 2010 et 2015, la reconnaissance de la marque pour les annonceurs du Super Bowl serait 60% supérieure à celle de la moyenne des émissions hors du domaine sportif.
Une situation un peu différente au Québec
Au Québec, les émissions sportives ne dominent pas autant l’écoute en direct.
Évidemment, le Super Bowl n’est pas aussi populaire qu’aux États-Unis, et la partie est beaucoup moins regardée que des émissions comme La Voix ou Le Banquier. En fait, seul le Canadien en séries éliminatoires semble pouvoir rivaliser avec les téléromans et téléréalités les plus populaires.
Toutefois, le portait pourrait changer au fil des ans. La montée en force des services comme Netflix touche aussi le Québec.
De plus, même si la proportion des foyers détenant un enregistreur numérique a stagné entre 2014 et 2015, il reste que 44% des foyers québécois en possèdent un (59% chez les 25-34 ans), une proportion qui a pratiquement doublé depuis 2012.