Le web social: dangereux pour la presse d’intérêt public?
Par Olivier Lefebvre
19 août 2014 – Une étude de l’entreprise Shareaholic vient nous confirmer que les médias sociaux sont devenus l’incontestable porte d’entrée de l’information. En si peu de temps, la façon dont les internautes choisissent et consomment leur information a complètement changé. Ainsi, la recherche Google est de plus en plus remplacée par les recommandations d’«amis».
Pour en venir à ce constat, le réseau Shareaholic s’est basé sur son énorme base de données qui regroupe 350 000 sites Web, ce qui représente 400 millions d’internautes uniques chaque mois. Son étude révèle qu’en juillet 2013, 40% des internautes sont passés par des moteurs de recherche pour s’informer, tandis que 14 % l’ont fait en suivant une recommandation sur un réseau comme Facebook. Un an plus tard, les deux courbes se rejoignent à 29%. Un renversement important de la tendance qui ne fera, selon eux, que s’accentuer.
Le site web Buzzfeed l’a bien compris. Comme son nom l’indique, il compte sur l’engouement des internautes pour que ses articles soient partagés. Habituellement, il propose des décomptes sur des intérêts de masse comme les animaux ou les séries télévisées en faisant bien attention au caractère nostalgique, impressionnant, hors de l’ordinaire du sujet… Comme 19 adorables chats-burritos ou Ceci est sans doute le meilleur hommage rendu à Robin Williams, par exemple…
À l’heure d’une mutation importante dans la façon dont nous consommons l’information, cette nouvelle tendance aurait-elle pour effet d’appauvrir le flot d’information et d’enterrer peu à peu ce qui est digne d’intérêt public?