Les échanges sur les médias sociaux: entre la haine et le silence!
Par François Nadeau
Il est souvent évoqué que les médias sociaux permettent de prendre le pouls des gens, d’engager une conversation avec eux. Mais quelle est la qualité réelle de ces échanges?
Un dialogue de sourds?
Pour moi, une série de commentaires en réponse à une publication n’est pas forcément une conversation. Sur Facebook et Twitter, les commentaires émis sont majoritairement en lien avec la publication de départ, mais dans plusieurs cas, ils ne tiennent aucunement compte des commentaires précédents. Peut-on vraiment parler de conversation dans ce cas?
Un ton acrimonieux
La hargne dont certains individus font preuve sur les médias sociaux est déconcertante. Le phénomène ne date pas d’hier. Sur des réseaux comme mIRC, ont y remarquait déjà la chose il y a quinze ans. Plusieurs personnalités publiques hésitent d’ailleurs à publier ou à être présentes sur ces réseaux en raison des commentaires désagréables reçus.
Pour constater le phénomène, je vous invite à consulter ces vidéos, ou encore les blogues des grands sites de presse. À cet endroit, un billet sur une nouvelle émission de télévision peut facilement tourner en débat houleux entre souverainistes et fédéralistes.
En raison de ce ton acrimonieux, ou peut-être par manque de temps, les auteurs de ces billets sont souvent absents des débats suivant la publication de leurs articles, ce qui est malheureux pour la qualité des échanges.
Sur les blogues relatifs à des sujets plus pointus, ou encore sur LinkedIn, le ton et la qualité générale des échanges sont généralement différents. Sur cette dernière plateforme, on comprend qu’une personne est liée à son profil professionnel, et donc, serait mal vue d’adopter un ton et un langage inappropriés. Le fait qu’un forum d’échange rassemble une plus petite communauté ayant des intérêts communs aide sûrement aussi à rehausser le débat.
Se taire plutôt que se faire lancer des tomates
Une récente étude, réalisée auprès de 1801 adultes par le Pew Research Internet, montre que les gens sont nombreux à préférer se taire plutôt qu’exprimer une idée contraire à celle de la majorité.
Sur le Web, le ton et le langage utilisés par certains internautes peuvent en effet dissuader quelqu’un de s’exprimer.
Une conversation, s’il est possible d’en établir une, peut donc refléter uniquement la pensée des premiers à sauter sur le clavier pour y réagir. Rappelons aussi que seule une portion des internautes réagissent et commentent sur les réseaux sociaux.
Dans la vie, au-delà d’un certain nombre de personnes, il difficile, voire impossible de maintenir une conversation de qualité. Pourquoi serait-ce différent en ligne?