Les Québécois osent-ils partager leurs données?
Aujourd’hui, les entreprises se démènent pour emmagasiner des informations sur leurs cibles. Au point où la pertinence de partager ou non des données devient un débat de société. OVH a donc réalisé une étude sur le sujet, soutenue par la firme CROP. Voici ce que nous apprend Le Baromètre de la Société numérique – volet 3.
2 mars 2018
La mode est au big data et à la personnalisation de l’offre (pour une meilleure expérience client). Sollicités de toutes parts, afin d’en révéler toujours davantage sur eux-mêmes, les consommateurs se questionnent:
- Mes renseignements s’avèrent-ils utilisés pour le bien public?
- Mes informations contribuent-elles à faire évoluer la démocratie?
- Suis-je en sécurité avec ce que je divulgue?
- Est-ce éthique qu’une organisation m’en demande autant?
- Mes données personnelles amélioreront-elles les services collectifs?
- Mes données sont-elles gérées de manière responsable et prudente?
Le Baromètre OVH de la Société numérique donne l’heure juste sur leurs dilemmes. Il a été réalisé du 21 au 28 juillet 2017 sur près de 2 000 citoyens du Québec et de l’Ontario.
Les partage des données personnelles
Le Baromètre laisse entrevoir une réticence tenace concernant le partage des données personnelles. Ce constat s’applique aussi lorsqu’il s’agit d’améliorer la société ou les services publics via ses propres renseignements.
Toutefois, les répondants au sondage se ravisent lorsqu’ils gagnent au change:
Si 37 % des Québécois sont défavorables au partage de leurs données personnelles, ils se ravisent lorsqu’il s’agit d’assurer leur sécurité (38 %) ou leur confort (par exemple, éviter les files d’attente, 34 %).»
La population tient également un discours beaucoup plus optimiste lorsque le partage d’informations numériques vient du domaine public.
Le partage des données publiques
Les répondants de l’enquête prônent la nécessité d’une démocratie numérique ouverte. Ainsi, la sécurité s’en trouverait renforcée. Puis, les services offerts à la collectivité seraient plus accessibles et meilleurs.
88 % des Québécois pensent que la démocratie passe par l’ouverture des données publiques», nous apprend le sondage.
Une autre statistique intéressante:
Au Québec, 91 % des répondants plaident pour que les institutions publiques provinciales et locales développent des outils numériques afin de faciliter les démarches administratives; 88 % pensent même que la démocratie devrait passer par l’ouverture des données.»
Les données au service des technologies
La Ville de Montréal se montre sensible au désir des citoyens d’accéder à l’information. Dans le cadre de la Journée internationale des données ouvertes qui aura lieu le 3 mars, elle publie l’inventaire de ses données.
Dans un communiqué diffusé via Cision ce matin par le Cabinet de la mairesse et du comité exécutif, François W. Croteau affirmait:
Les données ouvertes permettent à la société civile d’accéder à une multitude d’informations numériques vérifiées, facilement réutilisables et transformables. Ces renseignements s’avèrent utiles au quotidien, comme dans la planification des déplacements, de l’aménagement ou des loisirs. Les données ouvertes sont un vecteur de développement et constituent une source importante d’innovation, comme en témoignent plusieurs applications citoyennes développées au fil des années.»
D’ailleurs, la Ville a mis un sondage en ligne ici pour quiconque souhaite donner son opinion sur le sujet.
La réponse devrait être positive si on se fie au Baromètre. L’étude relate que 77 % des Québécois souhaitent des investissements dans une gestion intelligente des espaces communs. Surtout s’il est question d’encourager l’optimisation énergétique, la gestion de l’éclairage public ou du trafic en temps réel.