L’histoire de H.J. Heinz, ou comment se relever et créer un empire
Par François Nadeau
Le Bureau fédéral de la concurrence a approuvé mercredi dernier le projet de fusion annoncé en mars entre deux géants de l’alimentation, H.J. Heinz et Kraft.
Rassemblés, ces deux groupes affichent un chiffre d’affaires d’environ 30 milliards de dollars. Les deux entreprises, qui forment ensemble un des plus grands groupes du secteur alimentaire, ont un passé inspirant pour de futurs entrepreneurs.
De la rue jusqu’à la fortune
Henry John Heinz est un entrepreneur né. À l’âge de 8 ans, il fait déjà le commerce de denrées alimentaires avec son voisinage. En 1869, il fonde Heinz Noble & Company. L’entreprise, qui vend toutes sortes d’accompagnements, connaît un certain succès mais fait toutefois faillite six ans plus tard.
Cet échec financier entraîne non seulement la ruine d’H. J. Heinz, mais aussi celle de ses parents. Sans maison et sans meubles, l’homme d’affaires a de la difficulté à trouver assez d’argent pour manger. Il se retrouve même en prison à deux reprises et est acquitté de fraude en 1876.
Difficile de croire qu’un an plus tard, l’entrepreneur était déjà à la tête d’une nouvelle entreprise dont l’un des produits est un certain ketchup aux tomates. La croissance de cette dernière étonne et au cours des années suivantes, Heinz multiplie les acquisitions et les innovations.
Encore aujourd’hui, H. J. Heinz est considéré comme un pionnier du marketing. Il est reconnu comme étant l’un des premiers à avoir introduit les différents concepts de mise en marché (image de marque, emballage) dans le domaine des produits alimentaires prêts à consommer. C’est également lui qui est à l’origine du  premier panneau publicitaire à Times Square en 1900.
À sa mort, en 1919, il laisse derrière lui une entreprise de 6 500 employés vendant des produits partout dans le monde.
J.L. Kraft : des débuts tout aussi modestes
Au moment où H. J. Heinz s’apprêtait à faire banqueroute naissait James Lewis (J.L.) Kraft. Si celui-ci n’est passé ni par la rue, ni par la case la prison avant de faire fortune, on peut tout de même affirmer qu’il a commencé au bas de l’échelle.
Né dans une famille modeste de cultivateurs, Kraft vend ses premiers fromages à partir d’un chariot tiré par des chevaux loué avec ses 65$, somme représentant l’ensemble de son capital. Son entreprise prendra rapidement de l’expansion pour devenir peu à peu l’empire qu’on connaît aujourd’hui.
Tout comme H.J. Heinz, J. L. Kraft est reconnu comme un pionnier du marketing et de la publicité, ayant au fil des ans mis en marché de nombreux produits novateurs.
Comme quoi, avec de la détermination, du travail et un peu de génie, on peut aller très loin.
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