L’intelligence artificielle – promesse d’un monde meilleur? (eCOM MTL)
Hugo Larochelle (Google), Jean-François Larouche (Moment Factory) et Imed Othmani (IBM) en discutaient lors de la deuxième conférence des Événements eCOM ce 13 septembre. Le panel, animé par Nicolas Baldovini (lg2) en avait long à dire.
13 septembre 2017
Au début de l’été, on a assisté à un débat entre Mark Zuckerberg et Elon Musk en ce qui concerne l’intelligence artificielle. Musk prétendait qu’elle allait tout détruire. Zuckerberg affirmait, sur un ton positif, qu’il fallait s’y ouvrir.
Cette question divise la population en ce moment. Qu’en pensaient les panélistes réunis sur le plateau d’eCOM ce matin?
Encadrer l’IA
Pour Jean-François Larouche, les deux ont raison. À court terme, il ne craint aucun dérapage. Toutefois, pour le long terme, il faut mettre dès maintenant des balises en place. Elles préviendront des dérapages futurs.
Selon Imed Othmani, l’intelligence artificielle n’est pas encore autonome globalement. Elle ne remplacera donc pas l’humain prochainement. Elle ne se transformera pas non plus en entité indépendante remettant en question ses décisions.
Pour mettre les fameuses balises dont Jean-François parlait en place, IBM utilise le terme «intelligence augmentée au service de l’humain». Une charte interne a d’ailleurs été mise en place pour que cet outil place l’individu au centre de tout plutôt que de viser à le remplacer.
Hugo Larochelle aussi se montre optimiste. Chez Google, lorsqu’on traite d’intelligence artificielle, l’utilisateur reste également au coeur du processus. Pour lui, elle représente un outil au service de l’humanité menant à des avancées fabuleuses. L’IA permet entre autres d’avoir des discussions avec les clients directement et fournit des recommandations à leur endroit.
D’où vient l’angoisse?
Je n’aurais pas eu quatre enfants si je ne croyais pas que l’intelligence artificielle allait un jour améliorer le monde», disait M. Larochelle.
Il assure que, comme chercheur directement en contact avec la technologie, il travaille pour et non contre l’humain. Selon lui, il y a eu des prédictions sur le sujet qui ont été vraiment exagérées.
Le problème, c’est que la technologie avance tellement rapidement qu’on a du mal à s’adapter. Voilà pourquoi on en a peur», complétait M. Othmani.
Un outil incroyable
L’intelligence artificielle permet entre autres de faire vivre des expériences aux gens.
Par exemple, en 2019, Disney inaugurera un Parc Star Wars où le jeu s’intégrera à la vie réelle et interagira avec le public.
Contrairement à ce qu’on pense, l’IA réunit également les humains plutôt que de les diviser. Chez Moment Factory, elle est au service d’événements grandeur nature et permet de créer des parcours en forêt remplis de magie et de surprises. Ceux-ci incitent les gens à sortir de leur bulle et à participer à un événement de groupe.
Grâce aux avancées technologiques, on va éventuellement même savoir où se trouvent les spectateurs dans le parcours et les faire avancer en fonction de qui ils sont: hommes, femmes, enfants, etc.», expliquait M. Larouche.
L’intelligence artificielle permet en plus de gagner du temps.
Imed Othmani affirmait qu’on peut maintenant réaliser une bande-annonce en une journée plutôt qu’en 20 jours.Â
Dans la recherche médicale, elle a permis de trouver en 11 mois plutôt qu’en 10 ans des pistes de solution pour contrer les effets secondaires des médicaments liés au Parkinson.
Tous les spécialistes présents sur le plateau s’entendaient pour dire que l’intelligence artificielle promet un monde meilleur.
En conclusion
Ce dont Musk parlait, précise Jean-François, c’est du jour où le robot va devenir conscient qu’il est un robot, mais je ne crois pas que ça va arriver.»
Au fond, l’intelligence artificielle amène surtout un monde plus personnalisé. Là encore, le côté positif ou négatif d’un monde hyper personnifié reste une question de point de vue.
Plusieurs personnes sont choquées de voir des publicités très ciblées sur Facebook. Pour ma part, j’aime mieux voir autre chose qu’une publicité de couche si je n’ai pas d’enfants», expliquait Jean-François.
L’intelligence artificielle pourrait bien, d’après Hugo Larochelle, annoncer la venue d’un monde idéal. Par contre, il faut s’y ouvrir.
L’animateur Nicolas Baldovini rappelait que, de tous les temps, l’homme a craint l’inconnu. Il a eu une peur monstre de l’imprimerie, puis de l’auto. Pourtant, aujourd’hui, on ne s’imaginerait plus vivre sans ces technologies.
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