Marissa Mayer et Yahoo prendront-ils la même direction?
Par François Nadeau
Avec sa longue chevelure blonde, Marissa Mayer n’affiche pas le même look que plusieurs des autres PDG des grandes compagnies technos. L’an dernier, à l’âge de 37 ans, cette diplômée en informatique de l’Université Stanford a décroché la plus haute fonction chez Yahoo!.
Malgré le salaire impressionnant lié au poste (Mayer a empoché 36, 6 millions de dollars pour ses six premiers mois de travail en 2012), ce serait un euphémisme de dire que celui-ci comporte des défis.
Après avoir atteint des sommets à la fin des années 90 et au début des années 2000, l’entreprise a connu une série de difficultés (bulle techno, mauvaises acquisitions, lancements de produits ratés, nombreux départs, etc.).
Après avoir vu se succéder une série de PDG, les attentes envers Marissa Mayer étaient donc élevées à son arrivée en poste en juillet 2012.
Une arrivée remarquée
Côté personnel, Mayer a de quoi alimenter les conversations : relation passée avec Larry Page, cofondateur de Google, annonce d’une première grossesse le jour même de son embauche chez Yahoo!, demande de suggestions de prénoms via les médias sociaux, etc.
Aujourd’hui, celle qu’on classe au 32e rang des femmes les plus influentes du monde fait parler d’elle presque autant que l’entreprise qu’elle dirige.
Pour ce qui est de son apport à Yahoo! depuis son arrivée, les analyses et commentaires ne sont pas moins nombreux.
D’abord, Mayer a conclu un nombre impressionnant d’acquisitions (21 en un an), dont la plus médiatisée fût celle de Tumblr au coût de 1, 1 milliard.
Avec ces acquisitions, Yahoo! ne s’est pas uniquement procuré des technologies prometteuses, elle s’est adjoint les services d’une brigade de jeunes entrepreneurs prometteurs, qui pourront aider l’entreprise à reprendre la place qu’elle a perdue au fil des années.
Yahoo! a profité de ce nouvel élan et d’un boom d’embauche dans sa division mobile pour lancer de nouvelles versions de quelques applications mobiles, dont Yahoo Mail et Yahoo Weather. Cette dernière, avec son interface épurée et esthétique, est à mon avis l’application météo la plus intéressante sur le marché.
Et l’avenir?
Après avoir atteint un chiffre d’affaires de 7,2 milliards en 2008, les revenus du géant californien n’ont cessé de décliner par la suite. L’arrivée de la nouvelle PDG n’a pas encore permis d’inverser cette tendance.
Mayer croit énormément au potentiel du mobile pour générer des revenus. Toutefois, Yahoo! ne fabrique ni des appareils mobiles, ni ne possède de systèmes d’exploitation. Elle ne peut compter non plus, comme Facebook, sur le réseau social le plus visité du monde pour ses revenus publicitaires. De plus, Yahoo! est encore loin derrière dans les parts de marchés des moteurs de recherche. Bref, la barre est élevée pour Mayer et son équipe, qui Å“uvrent dans un domaine où il semble particulièrement ardue de se relever lorsqu’on est allé au tapis plusieurs fois.
Et si Mayer, 38 ans, ne réussissait pas le défi gigantesque de remettre Yahoo! sur les rails, prendrait-elle la même direction que l’entreprise, ou lui accorderait-on une seconde chance?