Plus de diversité dans les jouets: que répondront les consommateurs?
Par François Nadeau
Deux des plus grandes marques de l’industrie du jouet ont récemment décidé d’insuffler une dose de diversité à leurs produits.
D’abord, Mattel a annoncé qu’elle vendra dorénavant ses poupées selon quatre modèles, à savoir ronde, petite et grande, et dans des couleurs de peau variées. Voilà qui tranche avec l’image typique que nous a présentée l’entreprise dans les 50 dernières années.
Il faut toutefois souligner que ce n’est pas la première fois que Barbie ajoute un peu de diversité à ses poupées. En 1980, l’entreprise avait lancé Black Barbie, la première poupée afro-américaine de la collection.
Du côté de Lego, on a plutôt choisi de dévoiler la figurine d’un jeune garçon en fauteuil roulant. Il s’agit d’une première pour la compagnie.
Difficile à croire tout de même, quand on pense à toute la panoplie de figurines dévoilée au fil des ans. Par ce geste, Lego répondrait au mouvement #ToyLikeMe, lancé afin d’inciter les fabricants de jouets à concevoir des produits représentant davantage la réalité du monde.
Des mouvements comme #ToyLikeMe sont assez courants dans l’industrie du jouet. À chaque année par exemple, à l’approche de Noël, différents groupes de pression revendiquent des catalogues où les jouets ne sont pas associés à un sexe en particulier et selon les stéréotypes établis.
Comme dans le cas de #ToyLikeMe, certaines entreprises ont décidé de coopérer. Chez McDonald’s, par exemple, on offre maintenant le choix du jouet qui accompagne le Joyeux Festin, au lieu de présumer celui à offrir selon le sexe de l’enfant.
Quelle sera la réponse du marché?
Le fait que Lego, Barbie ou McDonald’s apportent des changements à leur offre de produits représente-il un gain significatif pour les groupes de pression? Doit-on plutôt parler de semi-victoire?
Le fait que les entreprises soient plus sensibles à la diversité est une bonne chose. Toutefois, il faudra attendre la réponse du marché, en espérant que les consommateurs développeront, eux aussi, un intérêt significatif pour ces produits.
Ces dernières années, les ventes de Barbie ont chuté de façon notable. Cette baisse de ventes est survenue au profit d’autres gammes de poupées, telles que Monster High. Appartenant aussi à Mattel, ces poupées représentent à la limite une certaine forme de diversité.
Toutefois, selon les chiffres, la plus grosse compétition serait venue de Frozen. Or, la Reine des neiges est une jeune femme blonde ayant typiquement le physique irréaliste et stéréotypé qu’on reproche aux figurines de Barbie.