Plus de la moitié de la population mondiale toujours privée d’Internet
Selon la version 2015 du rapport sur la situation de l’Internet large bande, publiée par la Commission des Nations Unies dédiée à ce sujet, 57% de la population mondiale ne serait toujours pas connectée, et ne bénéficierait donc pas des avantages économiques et sociaux qu’offre le Web.
Publié chaque année par la Commission sur le large bande, ce rapport met à jour les chiffres sur l’accès à Internet haute vitesse dans le monde: cette année, ce sont 3,2 milliards de personnes (soit 43% de la population) qui disposent d’une connexion, contre 2,9 milliards en 2014.
On compte ainsi 79 pays où plus de la moitié des habitants peut se connecter à Internet en 2015, deux de plus que l’an passé. Les 10 pays en tête de l’utilisation du Web sont tous des pays européens, alors qu’en bout de course se retrouvent des pays de l’Afrique subsaharienne (Guinée 1,7%, Somalie 1,6%, Burundi 1,4%, au Timor-Leste 1,1% et Erythrée 1%).
Une croissance à deux vitesses
La croissance à deux vitesses du niveau d’accès à Internet constitue un enjeu de taille: alors qu’il arrive à saturation dans les pays riches, ce niveau d’accès au Web augmente encore trop lentement dans les pays en développement, où des milliards d’habitants sont ainsi privés des avantages que cela pourrait leur apporter. Selon le rapport, seuls 35% de la population de ces pays disposent d’une connexion à l’Internet large bande. La situation serait particulièrement critique dans 48 pays que les Nations Unies ont défini comme étant les moins avancés, où plus de 90% de la population n’a tout bonnement aucun accès au Web.
Connecter les 4 milliards de personnes exclues d’Internet
La connectivité est un facteur déterminant du développement d’un pays, ainsi que le soulignent les 17 Objectifs de développement durable des Nations Unies. Réduire la fracture numérique fait partie des défis incontournables pour nos sociétés actuelles: les Nations Unies en appellent donc aux gouvernements et à l’ensemble des acteurs des nouvelles technologies pour généraliser l’accès au large bande dans le monde, et ce, à des conditions tarifaires abordables.
Les Objectifs de développement durable des Nations Unies nous rappellent que le développement mondial se mesure à l’aune du nombre de laissés‑pour‑compte de ce développement. Le marché a réussi à connecter les pays les plus riches, où le déploiement du réseau se justifie pleinement d’un point de vue économique. Le défi que nous devons relever consiste à présent à trouver des solutions pour connecter les quatre milliards de personnes qui n’ont toujours pas accès à l’Internet. Il s’agira à l’avenir de l’objectif premier de la Commission sur le large bande», a déclaré M. Houlin Zhao, Secrétaire général de l’UIT et Vice-Président de la Commission, conjointement avec Mme Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO.
La Commission sur le large bande regroupe plus de 50 dirigeants représentant les pouvoirs publics et le secteur privé, déterminés à aider les pays, les experts des Nations Unies et les équipes des ONG à tirer le meilleur parti du gigantesque potentiel des TIC – moteurs de la création de nouvelles stratégies nationales de développement durable dans des secteurs clés tels que l’éducation, les soins de santé et la gestion de l’environnement.
Pour lire le rapport dans son intégralité, cliquez ici.