Poches & Fils: retour sur un succès en ligne, made in Montréal
Le temps d’un dîner, Anthony Vendrame, président et co-fondateur de Poches & Fils, nous a raconté l’histoire du succès fulgurant de son entreprise… ou comment «deux gars poches en mode» ont réussi à s’imposer dans l’univers du retail fun.
Le 24 octobre 2016 – Nous sommes à la fin du mois d’octobre 2016, et Anthony Vendrame court de rendez-vous en entrevues. Depuis le lancement officiel de son entreprise Poches & Fils en janvier 2015, les choses ne cessent de s’accélérer et le succès est incontesté.
J’avais eu l’idée à l’été 2014, en voyant la mère d’un de mes amis coudre des chandails à poches dans son salon. J’ai commencé à en porter, puis mes amis, ma famille et mes coéquipiers de football à l’université voulaient aussi le leur… Mes premières ventes ont débuté comme ça. Avec les examens j’ai mis le projet de côté quelques temps mais c’est reparti pour de bon en janvier 2015, et j’ai embarqué Nicolas, un de mes co-équipiers de football, dans l’aventure. On ne savait pas trop où on allait mais on y croyait et la forte demande nous confirmait qu’on avait raison», explique Anthony.
Pour ce jeune entrepreneur de 25 ans, c’est une nouvelle vie qui commence.
Une identité montréalaise francophone
Les «deux gars poches en mode», comme ils aiment se décrire, lancent leur premier site marchand en mars 2015 (avec un des amis d’enfance d’Anthony, qui devient le 3e actionnaire de l’entreprise) et un an plus tard, ils passent aux Dragons.
Un million d’auditeurs, une visibilité archi-dopée et les ventes explosent dans la foulée de l’émission. C’est également à ce moment-là que le père d’un des amis d’Anthony, chef des finances chez Lolë, devient le 4e actionnaire de Poches & Fils.
Les mentors sont très importants, ils ont de l’expérience et nous évitent de tomber dans certains pièges», indique Anthony.
20 mois après le lancement de l’entreprise, l’équipe compte 30 personnes, basées dans un local à Hochelaga-Maisonneuve. Les chandails arrivent du Guatemala (depuis une usine que les associés ont visité à plusieurs reprises pour s’assurer que les normes de qualité et d’éthique étaient bien respectées) et sont imprimés et assemblés à Montréal. Le design des poches est également «made in Montréal».
C’est important pour nous. Bien que l’on ait des envies de grandeur en cherchant à vendre en dehors du Québec et à l’étranger, on tient à notre identité montréalaise, dont nous sommes fiers. On gardera toujours notre nom et notre saveur québécoise francophone», affirme le jeune homme.
Qui sont les clients de Poches & Fils?
Le coeur de clientèle de l’entreprise est âgé de 16 à 24 ans – mais cela peut monter jusqu’à 34 ans, avec notamment les jeunes parents qui achètent des chandails issus de la ligne Poches & Fils pour enfants.
Vendues initialement en ligne, les petites poches s’adressent en effet assez logiquement aux personnes à l’aise avec les nouvelles technologies. Mais surtout, Poches & Fils soigne sa présence sur le Web, notamment sur Facebook où les publications humoristiques sont légion.
Cela fait partie de notre identité: authentiques, on cherche avant tout à divertir sur les réseaux sociaux. On est bien loin du pitch de vente flagrant. Notre communauté est engagée, ils partagent nos publications et si, par la suite, ils découvrent nos produits, alors c’est tant mieux!»
En plus des «jokes» en ligne (bien souvent signées Anthony, qui sait y faire), Poches & Fils n’hésite pas à solliciter ses adeptes avec des duels de poches, des sondages et autres concours de noms de poches. Un engagement très intéressant pour la compagnie, et l’une des clés de son succès.
Une présence stratégique en boutique
Pour stimuler les ventes en ligne, Poches & Fils a récemment décidé de miser sur le commerce de détail traditionnel: les chandails sont désormais vendus dans tous les magasins Simons ainsi que dans 19 autres boutiques au pays (majoritairement au Québec).
L’avantage pour le client est de pouvoir essayer le tee-shirt avant de l’acheter, mais le choix est plus restreint en boutique – en ligne, pas moins de 4000 combinaisons chandails/poches sont disponibles.
La présence physique nous permet de faciliter notre entrée sur les marchés de l’ouest canadien, des États-Unis et de la France. On met des chandails en circulation, le bouche-à-oreille fonctionne plus rapidement et nos initiatives Web seront ensuite plus efficaces. C’est le pari que l’on prend», explique Anthony.
Savoir saisir les opportunités
À l’entendre, on croirait que le jeune homme a fait cette job toute sa vie. Or, s’il savait qu’il partirait sa propre affaire un jour, il n’aurait jamais pensé réussir dans la mode.
Anthony porte à la fois la casquette de CEO, veillant à ce que toute l’équipe oeuvre pour aller dans la même (et bonne) direction, et celle de responsable du marketing et des ventes. Un rôle qui va à ravir à celui que ses amis qualifient de «clown», mais qui a également les deux pieds bien ancrés au sol et veille à ce que son entreprise maintienne son identité initiale et sa ligne directrice.
C’est un travail d’équipe, mais c’est mon rôle d’assurer une pertinence et une logique de A à Z. Je suis vraiment heureux d’avoir su saisir l’opportunité que m’offrait Poches & Fils, de ne pas avoir eu peur de prendre un risque et d’aller de l’avant. En quelques mois, il est arrivé des choses incroyables: nous sommes rendus 30 personnes, on est passés à la télévision, à la radio, on est en contact avec les acheteurs de grands groupes comme Simons… C’est passionnant de toucher à autant de choses», déclare-t-il.
Créatif aimant sortir des sentiers battus, orateur à l’aise en public et gestionnaire soucieux du bien-être de ses équipes, Anthony Vendrame force le respect: son parcours atypique, sa modestie sincère malgré son ascension rapide font de lui un entrepreneur inspirant.
Sans oublier une attitude 100% positive contagieuse:
J’aime vivre de nouvelles expériences et apprendre. Quand je regarde en arrière et que je vois tout ce que j’ai vécu depuis 20 mois, je réalise qu’en y mettant les efforts et en y croyant un peu, n’importe qui peut faire ce qu’il veut».