Pourquoi Facebook ne rendra pas votre contenu public et ne fermera pas votre compte
Par François Nadeau
Une fois de plus, une fausse rumeur concernant Facebook est devenue virale sur le réseau lui-même.
Cette fois, on mentionne que le réseau social aurait changé sa politique de confidentialité et que «tout le contenu que vous avez posté devient public demain».
L’argument clé – qui aura peut-être persuadé plusieurs internautes de la véracité du message – est que le célèbre chroniqueur François Charron aurait conseillé de le faire. Sauf que c’est évidemment faux.
Environ une fois par an, dans les dernières années, ce canular réapparaît et redevient viral.
Bien qu’il soit truffé de fautes et qu’il fasse référence à des lois n’ayant rien à voir avec le droit à la vie privée, plusieurs personnes ne prennent pas de chance et effectuent un copier-coller du message sur leur mur, ce qui est censé leur éviter les désagréments énoncés.
Les canulars à propos de modifications soudaines de la politique de confidentialité de Facebook ne sont pas les seuls du genre sur le réseau. Régulièrement, on peut lire des textes mentionnant que Facebook deviendra payant, ou encore que les comptes inactifs seront supprimés. Dans tous les cas, il s’agit de mensonges.
Voici pourquoi il est peu probable que Facebook procède à de tels changements sur sa plateforme.
Une politique claire
Dans sa Déclaration des droits et responsabilités, Facebook est assez clair quant au partage du contenu sur le réseau:
Le contenu et les informations que vous publiez sur Facebook vous appartiennent, et vous pouvez contrôler la façon dont nous partageons votre contenu grâce aux paramètres de confidentialité et des applications».
On retrouve également un peu plus loin le passage suivant:
Lorsque vous supprimez votre contenu de propriété intellectuelle, ce contenu est supprimé d’une manière similaire au vidage de corbeille sur un ordinateur».
Pour en revenir au canular circulant ces jours-ci, il est peu probable que tout ce que vous avez posté devienne public à partir de demain. Même les messages qui ont été supprimés ou les photos non autorisées.
Les utilisateurs, principal actif de Facebook Â
Pour ceux qui n’ont pas confiance en Facebook et ses règles établies, il est aussi possible de se rabattre sur l’argument commercial.
Organisation cotée en bourse, subissant par conséquent la pression de ses actionnaires, Facebook tire la majorité de ses revenus de la publicité. L’an dernier, l’entreprise a généré plus de 17 milliards de dollars américains en revenus publicitaires.
Réseau social le plus populaire au monde, Facebook compte maintenant près de 1,7 milliard d’utilisateurs. Si Facebook était un pays, il serait le plus peuplé de la planète. Mais ce n’est pas assez pour Mark Zuckerberg et sa bande, qui mettent en place d’énormes projets dont un des objectifs présumés est de continuer à faire croître leur base d’utilisateurs. La croissance du nombre d’utilisateurs est donc un enjeu primordial pour Facebook et pour l’ensemble des médias sociaux.
Dans ce contexte, il est peu probable que Facebook supprime volontairement des comptes n’ayant violé aucune des règles du réseau. De même, il est très peu probable que l’organisation mette de l’avant des actions susceptibles d’irriter au plus haut point ses utilisateurs, notamment en rendant publiques toutes leurs publications contre leur volonté.
Facebook pourrait-il devenir payant?
Certains ne le remarquent peut-être plus, mais c’est bel et bien écrit en grosses lettres sur la page d’accueil de Facebook: c’est gratuit (et ça le restera toujours).
Tout de même convainquant, non? Ajoutons à cela que tous les médias sociaux les plus populaires sont gratuits, et que de façon générale, que ce soit sur des sites de nouvelles ou encore de musique en continu, facturer aux utilisateurs est une entreprise encore risquée.
Tel que mentionné plus haut, Facebook tire des milliards de revenus en publicité et ces chiffres augmentent chaque année. Toutefois, certains argumentent qu’en demandant quelques dollars par an à ses utilisateurs, Facebook pourrait éventuellement tirer davantage de revenus qu’avec son modèle actuel.
Toutefois, si jamais Facebook revenait sur sa promesse de gratuité, la nouvelle ne sera pas uniquement diffusée dans un message douteux partagé par un ami!