Près de trois quart des Canadiens quitteraient un emploi où ils sont heureux pour obtenir une augmentation de salaire
Par La Rédaction
8 novembre 2021
Pour son traditionnel rapport mensuel sur la santé mentale au pays, Solutions Mieux-être LifeWorks indique que plus les employés sont âgés, plus ils sont susceptibles de songer à démissionner en raison d’un sentiment de manque de reconnaissance. Analyse.
Déjà , rappelons que, pour un dix-huitième mois consécutif, le pays présente un score de santé mentale négatif. Ce dernier s’établit en effet à -10,3 comparativement au score de référence antérieur à la pandémie. Ce qui marque la première diminution après avoir connu une amélioration durant trois mois consécutifs.
A noter que le score des femmes (-12,3) est beaucoup plus bas que celui des hommes (-8,3) depuis le lancement de l’indice. Et si l’on regarde les chiffres par province, outre Terre-Neuve-et-Labrador, le Québec se positionne plutôt dans le haut du tableau, même si la Colombie Britannique vient de passer devant lors de cette édition.
Le stress accru facteur important de démission
Pour ce rapport mensuel, Solutions Mieux-être LifeWorks s’est intéressé au roulement de personnel au pays. Ainsi, plus d’un tiers des Canadiens (35 %) ont dit envisager de quitter leur emploi, ou hésitent à le faire. A noter que ces groupes obtiennent des scores de santé mentale plus de trois fois inférieurs à ceux des répondants qui n’ont pas l’intention de démissionner.
Selon l’étude, un facteur explicatif serait à chercher en croisant l’âge et le manque de reconnaissance. Ainsi, les employés plus âgés ne se sentent pas appréciés à leur juste valeur au travail dans une mesure disproportionnée, puisque 35 % des répondants de 40 à 69 ans signalent que le manque de reconnaissance est la raison pour laquelle ils songent à démissionner, par rapport à 9 % parmi les 20 à 39 ans.
Autre indice intéressant pour comprendre les raisons de cette envie d’ailleurs : le stress ! 18% des répondants qui ont quitté leur emploi durant la pandémie affirment l’avoir fait en raison d’un stress accru au travail. Pour un tiers des répondants, le stress au travail a augmenté depuis la pandémie.
Aussi, 16 % des répondants ont quitté leur emploi en raison de leurs responsabilités de proche aidant. Ce groupe obtient d’ailleurs le pire score de santé mentale (-28,4). Les participants qui ont des enfants sont enfin plus de deux fois plus enclins que ceux qui n’en ont pas à déclarer qu’ils ont quitté leur emploi durant la pandémie.
Les changements constants au travail et l’incertitude face à l’avenir continuent d’augmenter la tension mentale chez les employés. Les Canadiens reconnaissent d’ailleurs que les gestes en disent plus long que les paroles lorsqu’il s’agit des mesures prises par les employeurs pour traiter cet enjeu. Favoriser une culture solidaire dans le cadre de laquelle on aborde la question de la santé mentale et fournit des ressources pour répondre aux besoins dans ce domaine est un premier pas formidable. Les employeurs doivent se rendre compte que leurs employés songeront à quitter leur travail s’ils n’obtiennent pas de soutien. Investir dans les employés, c’est contribuer au succès de l’entreprise, » indique Stephen Liptrap, président et chef de la direction de Solutions Mieux-être LifeWorks.
L’importance de se sentir écouté et valorisé
L’étude nous apprend aussi que près de la moitié (47 %) des répondants signalent que leur employeur ne leur a pas demandé quelles étaient leurs préférences en matière de travail à la suite de la pandémie (et ce groupe présente le score de santé mentale le plus faible (-11,6)). Seulement un tiers (33 %) des répondants déclarent que leur employeur leur a demandé quelles étaient leurs préférences concernant le travail.
Parmi les demandes formulées par les employés : la flexibilité concernant les horaires (32%) ou quant au lieu de travail (29%), loin devant un meilleur cadre de travail (17%) ou moins de réunions (15%). Une envie de flexibilité d’autant plus forte quand les répondants ont des enfants.
Néanmoins, 20% des répondants indiquent que leur employeur ne permet pas beaucoup de flexibilité quant aux préférences relatives au travail.
Se sentir écouté et valorisé sont des aspects essentiels à la satisfaction et au mieux-être global des employés. Pour favoriser un milieu de travail sain, il est impératif que les employeurs ne s’arrêtent pas uniquement aux politiques pour considérer les besoins et les désirs de leurs employés, mais qu’ils leur offrent également des occasions régulières de communiquer leurs pensées et leurs émotions dans un environnement sûr et exempt de préjugés. Il est donc crucial d’écouter ce que les employés ont à dire afin de s’assurer qu’ils se sentent valorisés et motivés pour qu’ils continuent à donner le meilleur d’eux-mêmes, » explique Paula Allen, directrice mondiale et première vice-présidente, Recherche et mieux-être global.
Un mot sur le salaire également. Près de trois quart des répondants (74%) quitteraient un emploi où ils sont heureux pour obtenir une augmentation de salaire. Plus précisément, un tiers des participants le feraient pour une hausse de salaire 20% ou moins.
À propos de l’Indice de santé mentale
Cette enquête mensuelle de Solutions Mieux-être LifeWorks a été menée au moyen d’un sondage en ligne en anglais et en français du 2 au 10 septembre 2021, auprès de 3 000 répondants au Canada. Tous les répondants résident au Canada et étaient employés au cours des six mois précédents. Les données ont été pondérées statistiquement pour assurer que la composition régionale et hommes- femmes de l’échantillon est représentative de cette population. Le rapport de l’Indice de santé mentale est publié une fois par mois depuis le mois d’avril 2020, et compare les scores obtenus aux données de référence recueillies en 2017, 2018 et 2019.
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