Quel est le potentiel du magasinage par assistant vocal?
Par François Nadeau
L’an dernier, la firme Gartner s’est avancée avec deux prédictions importantes concernant l’impact des assistants vocaux intelligents sur le commerce en ligne.
5 mars 2018
D’abord, elle a soutenu que d’ici 2020, 30 % des sessions de recherche en ligne devraient s’effectuer via un assistant vocal du type Amazon Echo ou encore Siri.
Parallèlement, la firme soutient que d’ici 2021, les marques qui auront adapté leurs outils Web aux recherches vocales vont accroître leurs revenus provenant des ventes en ligne de 30 %.
À première vue, ces prédictions peuvent paraître pour le moins optimistes. Reste néanmoins que le commerce vocal gagne rapidement en popularité.
D’abord, dans de nombreux pays, les ventes d’assistants vocaux ont fait un bond considérable dans la dernière année. Selon Accenture, le taux de possession de ces appareils a augmenté de 50 % dans plusieurs pays, dont le Canada.
Aux États-Unis, où le taux de possession des assistants vocaux est particulièrement élevé, la firme OC&C Strategy Consultants prédit que les ventes provenant de ces appareils pourraient passer de 2 à 40 milliards de dollars d’ici 2022. S’il s’agit encore d’une petite fraction des dollars qui circulent en ligne dans le pays, c’est toutefois une hausse particulièrement rapide.
Encore des barrières à franchir
Un premier pas a été franchi dans le commerce par assistants vocaux. Le taux de pénétration a atteint dans plusieurs gros marchés, dont les États-Unis et l’Inde, un seuil où il est maintenant possible d’affirmer que ce ne sont plus seulement les clients précoces, ou early adopters, qui possèdent la technologie.
Toutefois, il reste à prouver à ces consommateurs, dont plusieurs ne se servent de ces assistants que pour s’informer du temps qu’il fera ou pour demander l’écoute d’une chanson, la valeur ajoutée de les utiliser pour acheter.
Un pas en arrière?
Internet a totalement changé la façon dont les gens magasinent. Il fournit aux consommateurs une foule d’informations sur les produits recherchés et un accès facile à ceux-ci, de là une grande autonomie dans leur processus d’achat.
En magasinant par exemple via Amazon Echo, le consommateur laisse une partie du choix du produit à cet intermédiaire, qui pourra favoriser ses propres items au détriment de ceux du compétiteur.
Dans ce contexte, on fait une sorte de pas en arrière vers l’époque où l’on se fiait au marchand pour nous conseiller le «meilleur produit» disponible.
Outre le fait que les assistants vocaux peinent encore à répondre à des questions de base et qu’il peut être inconfortable pour plusieurs de transiger à haute voix avec une boîte de métal, cette crainte de perte d’autonomie dans la recherche de la meilleure offre pourrait constituer l’un des principaux freins au développement du commerce vocal. Parions toutefois qu’Amazon, Google et Apple, qui voient tous dans ce type de commerce un potentiel incroyable, travailleront d’arrache-pied à surmonter les obstacles.