Shine: un bloqueur de publicité offert aux opérateurs mobiles
Par François Nadeau
Les bloqueurs de publicités (adblocker) ont la cote depuis un certain temps et donne bien de maux de tête aux annonceurs ainsi qu’aux propriétaires de sites et d’applications.
Les applications servant à bloquer le contenu publicitaire sont nombreuses, mais une se distingue du lot. Au lieu de viser directement les internautes, la solution de l’entreprise en démarrage Shine s’adresse directement aux opérateurs mobiles.
Ces derniers pourraient donc «couper le courant» à la source et permettre ainsi de bloquer la quasi-totalité de la publicité sur leur réseau.
Un seul client, mais peut-être d’autres à venir
Pour l’instant, seul Digicel, un opérateur jamaïcain, est considéré comme client officiel de Shine. Certains opérateurs de plus grande envergure, comme O2 et EE au Royaume-Uni, songent toutefois à permettre à leurs clients de bloquer la publicité.
Même si ces organisations n’ont pas explicitement mentionné le nom de Shine, l’entreprise israélienne serait présentement la seule à pouvoir offrir ces services aux opérateurs. Il y a donc de l’espoir pour l’avenir de la petite société, surtout depuis qu’un ancien haut dirigeant de Vodafone s’est récemment joint à elle.
On imagine mal des opérateurs mobiles comme Vidéotron et Bell bloquer toute forme de publicité sur leur réseau, eux qui agissent aussi en tant qu’annonceurs. En plus de se mettre à dos certains sites et entreprises, le fait de bloquer le contenu publicitaire irait à l’encontre du principe de neutralité du Web, qui veut que chaque contenu soit traité de façon égale.
Entre 30% et 50% des données dédiées à la pub
Toutefois, nombreux seraient les abonnés reconnaissants à un opérateur mobile qui permettrait de s’éviter du contenu publicitaire.
En effet, une grande partie des données mobiles est utilisée afin de télécharger la pub des pages consultées. Selon Shine, cette proportion se situe entre 30% et 50%.
Après des tests menés plus tôt cet automne, le New York Times avançait quant à lui que la quantité de données nécessaires à l’affichage de la publicité sur les sites de plusieurs grands médias (CNN, BBC, Fox News) était égale ou même supérieure à celle du contenu éditorial.