Un avenir sombre pour les chaînes de télé et les journaux canadiens
La firme de consultation Communic@tions Management Inc. a publié un rapport sur les tendances de consommation de médias des Canadiens pour les 10 prochaines années.
Ce rapport, repris par le Huffington Post Canada, confirme une tendance qui est déjà amorcée: dans 10 ans, les journaux papiers et les chaînes de télévision locales pourraient bien ne plus exister.
Un modèle d’affaires qui ne sera plus viable
Entre 5 et 10% des ménages canadiens seront abonnés à un journal en 2025: c’est 20% de moins que cette année, et 50% de moins qu’il y a 20 ans.
C’est surtout un pourcentage trop faible pour que le modèle d’affaires actuel reste viable, selon le rapport: «les quotidiens du Canada sont maintenant engagés dans une course de 10 ans contre la montre et la technologie afin d’établir un modèle d’affaires en ligne qui leur permettra de préserver leurs marques sans éditions imprimées», peut-on lire dans le document, traduit par le Huffington Post.
Les chaînes de télévision locales devraient subir le même sort, puisqu’elles se prennent de plein fouet la concurrence des chaînes câblées et, depuis moins longtemps, celle des services de diffusion en continu, tels que Netflix et consorts.
Non seulement la part des revenus de la télévision attribuable à la télédiffusion a diminué de façon significative, mais les revenus publicitaires de la télévision sont maintenant soumis à la pression exercée par la publicité sur Internet», indique le rapport.
Quelle place pour le journalisme et les contenus nationaux?
Bien que prévisibles et d’ores et déjà anticipées par les médias concernés, ces prédictions laissent pensifs: si les supports traditionnels d’informations disparaissent, comment les Canadiens vont-ils obtenir leurs actualités? Via les réseaux sociaux, les moteurs de recherche ou les géants de l’informatique comme Apple? Mais où ceux-ci vont-ils aller s’informer?
Selon le rapport, si certains pourraient faire valoir que cela importe peu, que quelque chose de neuf prendra automatiquement la place du journalisme traditionnel, se pose tout de même l’importante question de savoir à quel genre de journalisme aurons-nous à faire alors…
Communic@tions Management Inc. souligne par ailleurs un autre point important: si l’environnement médiatique devient 100% numérique, donc par définition 100% global, comment faire respecter l’actuelle réglementation visant à diffuser une certaine proportion de contenu canadien?
Il semble ainsi qu’il reviendra aux consommateurs de trier et sélectionner eux-mêmes leurs informations. Le rapport conclut donc en affirmant qu’il sera encore plus important, en 2025, de donner aux Canadiens les outils pour qu’ils puissent produire et découvrir du contenu national. Un défi à relever dès que possible.
À noter que le rédacteur du rapport précise que ces prévisions ne sont valables que si les tendances actuelles se maintiennent.
Source: www.huffingtonpost.ca.