Vendeur, les défauts! Mais, pas pour tous…
Une nouvelle étude montre que les professionnels de talent ne doivent pas craindre de révéler leurs défauts ou leurs faiblesses en entrevue. Ce faisant, ils augmentent leurs chances d’embauche! Explications.
14 juillet 2017
Dans une entrevue d’embauche, on essaye souvent de se présenter comme parfait – notre étude démontre que cet instinct est mauvais», a déclaré la chercheuse Celia Moore, de l’université Bocconi, dans la foulée de la publication de l’étude The advantage of being oneself: The role of self-verification in successful job search, publiée en juin dernier dans le Journal of Applied Psychology.
L’étude en question visait à établir l’impact sur l’embauche de faire un portrait juste et honnête de soi-même en entrevue. Augmente-t-on ou diminue-t-on ses chances d’être embauché pour le poste convoité?
Car, de manière générale, il faut admettre que les chercheurs d’emploi ont la propension à embellir leur CV. Dans une étude de 2013 de la firme française Florian Mantione Institut, 75 % des chercheurs d’emploi déclaraient mentir sur leur CV et 90 % affirmaient «arranger» leur CV.
La nouvelle étude, qui a été menée sur deux groupes de référence, soit des professeurs et des avocats, a révélé que les candidats de qualité supérieure (le top 10 %) avaient avantage à dresser un portrait honnête, en incluant les forces et les faiblesses.
Dans le cas des professeurs, les candidats de qualité supérieure qui ont démontré «une grande ouverture à parler de leurs forces et de leurs faiblesses» ont eu un taux de succès de 73 %, contrairement à un taux de succès de 51 % pour ceux qui ont préféré polir leur portrait.
Les résultats sont tout aussi éloquents du côté des avocats: les candidats qui ont fait preuve de transparence ont eu un taux de succès 5 fois plus élevé que ceux qui ont choisi la voie de la vantardise.
Malheureusement, l’idem ne s’applique pas aux candidats de piètre qualité, qui peuvent en fait nuire à leurs chances d’embauche en étant trop authentiques», a précisé le chercheur Sun Young Lee, qui a participé à l’étude.
Les bienfaits de la «vérification de soi»
L’étude base sa prémisse sur la théorie de la «vérification de soi» (self-verification), une notion mise de l’avant en 1945 par le chercheur William Swann qui stipule que les humains ont une motivation inhérente à «créer un contexte social qui vérifie et confirme leurs propres conceptions».
Chercher à dresser le portrait le plus juste de soi-même fait partie de cet effort. Des bienfaits y sont d’ailleurs associés: ça réduit l’anxiété et ça augmente le bien-être général.
Les gens aiment s’associer à des individus qui ont une forte propension à s’auto-vérifier, rapportent les chercheurs, en partie parce que ça facilite des relations harmonieuses, engagées et stables.»