Codemakers: Google veut séduire les petits Québécois
Le 11 juin 2016 s’est tenu, à Montréal, le premier atelier estival du programme national Codemakers, qui vise à inspirer plus de 100 000 jeunes Canadiens à devenir les innovateurs de demain grâce aux sciences, technologies, génies et mathématiques (STGM).
Parce qu’il n’est jamais trop tôt pour éveiller des talents et encore moins pour susciter des passions, Folie Technique, Actua et Google (via sa branche philanthropique Google.org) ont mis sur pied, en 2015, Codemakers, un programme sur trois ans destiné aux jeunes âgés de 9 à 13 ans. Le but? Leur faire découvrir les rudiments de la pensée informatique, et leur donner envie de se lancer dans des études en STGM.
Focus sur les jeunes filles
Les filles sont particulièrement visées par ce programme: l’objectif de Codemakers est en effet de titiller l’esprit scientifique de pas moins de 8 500 adolescentes.
Et pour cause: selon un étude de Statistiques Canada (2013), les filles ayant des notes élevées en mathématiques au secondaire (au moins 90% en secondaire 3 et 4) sont moins susceptibles d’opter pour un programme universitaire en STGM que les garçons dont les notes se situent dans la fourchette de 80 à 89%.
Une situation que Google cherche à changer:
C’est très important que nos employés reflètent la diversité de nos usagers. La parité est plutôt bien respectée chez Google, mais c’est au niveau des postes techniques que le bât blesse: il y a environ 20% de femmes», indique Shibl Mourad, directeur de l’ingénierie chez Google Québec.
Pour le géant de l’informatique, qui teste en interne ses produits avant leur mise en marché, avoir plus de femmes aux postes d’ingénieurs, de développeurs, etc., relève de la nécessité: 60% des utilisateurs de médias sociaux sont des femmes, alors que la plupart des applications sont créées par des hommes.
50% des gamers sont également des femmes, quand seulement 4% des développeurs de jeux sont de sexe féminin… Sans parler du fait que sur les 100 entrepreneurs techno les plus riches au monde, on compte seulement 7 femmes!
Mais les filles ne sont pas les seules à être dans la cible des organisateurs de Codemakers: 20 000 jeunes autochtones et 20 000 jeunes défavorisés, notamment des jeunes nouveaux Canadiens, des jeunes à risque et des jeunes vivant dans des conditions socioéconomiques difficiles sont également visés par celui-ci.
Le programme souhaite aussi rejoindre 11 500 jeunes vivant dans l’Arctique canadien.
Au-delà de la technologie, impliquer les employés
À travers différents ateliers, Codemakers vise donc à éveiller la curiosité des enfants au sujet de l’informatique et des sciences.
Évidemment, ces journées se veulent ludiques: cette année, par exemple, les jeunes ont été initiés à la robotique via une activité où des robots suivaient les instructions faites sur des dessins. Ils ont également été exposés à la réalité virtuelle grâce à l’application Google CardBoard, avec laquelle ils ont pu visionner des films.
En plus de financer le programme à hauteur de 1,5 millions de dollars, Google mobilise ses équipes à l’interne: une quinzaine de développeurs et ingénieurs (de préférence fraîchement diplômés, pour favoriser un contact facile avec les enfants) étaient présents lors de l’atelier, pour répondre aux questions des participants sur l’environnement de travail, leurs missions au quotidien etc.
Nous voulons communiquer à ces jeunes notre passion du métier afin qu’ils considèrent cela comme une option de carrière. Entre 9 et 13 ans, ils commencent à penser à ce qu’ils feront plus tard: à nous de leur donner envie de poursuivre dans la voie des STGM», explique M. Mourad.
Codemakers fait partie des nombreux programmes dans lesquels Google est impliqué: beaucoup d’autres événements ont lieu pour attirer de nouveaux talents au sein de l’entreprise, quels que soient leur âge ou leur sexe.
Mais pour l’entreprise, le recrutement de femmes reste un défi, notamment dans le département ingénierie. M. Mourad l’affirme:
Bien sûr, nous recrutons aussi bien des hommes que des femmes, mais c’est certain que nous cherchons à combler notre manque de main d’oeuvre féminine en programmation: que celles que cela intéresse se manifestent!»
Le message est passé!