Tout le monde est un recruteur Reviewed by Philippe Jean Poirier on . Vous ne le saviez pas? En cette ère d’hyperconnectivité, où s’afficher sur LinkedIn est devenu une exigence professionnelle minimale, la responsabilité du recru Vous ne le saviez pas? En cette ère d’hyperconnectivité, où s’afficher sur LinkedIn est devenu une exigence professionnelle minimale, la responsabilité du recru Rating: 0

Tout le monde est un recruteur

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Vous ne le saviez pas? En cette ère d’hyperconnectivité, où s’afficher sur LinkedIn est devenu une exigence professionnelle minimale, la responsabilité du recrutement est en train de glisser subtilement dans la cour des employés, sans même qu’on s’en rende compte. Les employés ne sont-ils pas, après tout, les «meilleurs ambassadeurs» d’une entreprise. On serait fou de se priver de leurs services!

11 septembre 2017

C’est l’idée qui sous-tend la nouvelle application en vogue, Teamable, qui a fait un passage remarqué à l’émission de baladodiffusion The Pitch, produit par Gimlet Media.

La start-up new-yorkaise propose d’effacer un peu plus la ligne qui sépare la vie privée de la vie professionnelle en créant un outil permettant aux employeurs de solliciter les contacts de leurs employés, pour de futures relances d’embauches.

On remplace les recruteurs et les agences de placement… explique la fondatrice Laura Bilazarian. Les ingénieurs reçoivent de 20 à 100 messages par jour de la part des recruteurs; ils les ignorent. Mais quand ça vient de leur ami qui a déjà travaillé chez Google, ils répondent.»

L’application se déploie sur une base volontaire. Un employeur envoie un courriel à tous les employés pour leur demander ceci:

Hé, on sait tous que les références font de bonnes embauches… On n’a pas toujours le temps de solliciter notre réseau à chaque fois qu’un nouveau poste est ouvert, pouvez-vous prendre 30 secondes et nous transférer vos contacts, et, en passant, vous ne faites que donner les noms, personne ne peut voir votre profil Facebook ou LinkedIn, les données vont dans un chiffrier.»

Il faut dire qu’embaucher sous la recommandation d’un employé, ou par «cooptation» comme il est fréquent de dire, a son lot d’avantages. Le processus d’embauche se voit significativement accéléré, passant de 52 à 29 jours (soit une amélioration de 55 %) si on se fie à cette étude.

Par conséquent, on réduit le coût d’une embauche, en passant de 4 000 à 2000 $ avec l’approche traditionnelle à 1000 à 5000 $ avec l’approche par cooptation. De plus, une personne qui est recommandée a 40 % plus de chances d’être embauchée au final.

Quelle place pour les «vrais» recruteurs?

Teamable a la prétention de court-circuiter le rôle des recruteurs, en utilisant les médias sociaux. Au Québec, il y a le président et fondateur de la firme Proxima Centauri, Rémi Lachance, qui tient un discours similaire.

Dans un article de blogue publié l’année passée, il prédisait le déclin du métier de chasseur de têtes:

Avec l’arrivée des médias sociaux et le recrutement 2.0, le portrait du marché du recrutement est en train de changer. Il ne serait pas étonnant de voir la majorité des firmes de recrutement fermer ou devoir se réorienter au cours des prochaines années.»

Les médias sociaux représentent réellement une alternative à considérer, en raison de l’instantanéité de l’information, la force du réseau et la diffusion à large portée […] Une organisation qui prend ce virage pourra réussir à attirer, rejoindre ou communiquer avec les talents qu’elle désire et cela avec un investissement moindre.»

À l’autre bout du spectre, d’autres continuent de croire à la plus-value des recruteurs dans le processus d’embauche. Pour le moment, ce sont encore eux les mieux placés pour établir le «fit» culturel avec l’entreprise et faire une première lecture du talent en présence.

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