Le « Guide impertinent du rédacteur » redonne ses lettres de noblesse à la profession de rédacteur
Par Astrid Debeissat
5 février 2020
Astrid Debeissat, la fondatrice d’Ad Stratégie, a lu le Guide impertinent du rédacteur (Éditions au Carré) de la rédactrice agréée Josée Boudreau, paru en octobre dernier. Elle y pointe l’humour et la démystification d’une profession… maltraitée !
Gagner sa vie en écrivant, plusieurs professionnels du marketing et des communications en font leur pain quotidien. Retour sur ce métier dans un Guide qui en fera sourire plus d’un.
Depuis Jean Dumas, on ne peut pas dire que les ouvrages de référence sur la rédaction font légion…
Digne héritière de l’auteur de « La profession de rédacteur », Josée Boudreau, rédactrice agréée, remédie à cela avec un « Guide » qui ravira autant les aspirants rédacteurs que les communicateurs d’expérience, déjà confrontés depuis longtemps à l’âpre difficulté de faire valoir leurs compétences dans un milieu des affaires basé sur la domination spirituelle des nombres sur les mots.
Un métier à vivre… et à valoriser
Qu’on se le dise : vous n’achèterez pas ce guide pour réviser votre syntaxe (quoique, quelques rappels s’y placent avec agilité). Le « Guide du rédacteur impertinent » fait le tour du métier de rédacteur aujourd’hui : comment on y vient, comment on y survit et même, comment on y brille. Bref, tout ce qui ne s’apprend pas en cours mais plutôt au cœur du milieu corporatif, entre une réunion de couloir et une approbation tardive.
L’humour et les complexes propres aux métiers de la communication, à l’intérieur desquels l’habileté de plume se love discrètement, on les retrouve et on les déconstruit dans ce guide instructif sur un métier souvent mal compris.
Un constat persiste : la rédaction reste une tâche mal aimée et peu valorisée. On pense que le rédacteur ou la rédactrice ont la science infuse. Pas du tout. Questionneurs invétérés, ils ont surtout l’immense bonne volonté de vérifier, débusquer les pièges et ne jamais se reposer une évidence trompeuse ou un anglicisme bien commode.
Surtout, ils dissimulent leur contribution professionnelle et leur art de la synthèse sous de multiples terminologies, car peu d’entre eux pourront concentrer leurs talents sur l’unique tâche de rédiger ou réviser des textes. À moins de travailler dans de très grandes organisations, et en particulier dans l’administration publique.
Technicien, agent ou conseiller en communication, journaliste, traducteur, réviseur, concepteur-rédacteur relationniste, attaché politique, scénariste, chargé de projets : tous les titulaires de métiers basés sur la transmission d’informations et de contenus trouveront leur compte dans la lecture de ce Guide.
Gérer votre client interne, défendre la langue française tout en faisant valoir les bénéfices imaginaires d’un interminable processus de consultation publique… autant de situations qui vous feront sourire au détour d’un chapitre de cet opus écarlate qui ne ménage ni votre ego, ni celui de vos collègues. Vous trouverez moins de mises en situations liées à la rédaction publicitaire ou web dans cet ouvrage. Mais vous y trouverez certainement un savoureux rappel de vos journées de travail, l’humour et la légèreté en plus.
Rédacteur agréé : Une certification qui monte ?
Avec ce livre, Josée Boudreau attire l’attention sur le titre de Rédacteur agréé décerné par la Société québécoise de la rédaction professionnelle à la suite d’une étude de dossier et d’un examen d’agrément, et ce, depuis 1993. Cette association de professionnels rigoureux s’est donnée pour mission de certifier les compétences en rédaction professionnelle, de promouvoir les intérêts de ses membres et la qualité de la langue française en milieu professionnel. Un futur Ordre des rédacteurs, ou même des communicants du Québec ?
Ce titre est-il recherché par les donneurs d’ouvrage ? Un indice : un peu moins de 150 personnes sont actuellement membres agréés ou étudiants de la SQRP. Côté administration publique, détenir le titre de réd.a. est sans nul doute un gage de professionnalisme. Côté entreprises privées, on ne vous refusera certainement pas un emploi sous le prétexte que vous ne l’avez pas.
Toutefois, le livre écrit par Mme Boudreau va sans nul doute participer à la promotion de cet agrément et le détenir ne pourra pas nuire à la qualité de votre carrière.
Surtout, il va rebooster votre ego de communicant maltraité par les différentes professions techniques, scientifiques et commerciales qui vous demandent pourtant volontiers de les faire rayonner.
L’autrice :
La Montréalaise Josée Boudreau a mené plusieurs vies professionnelles avant de faire carrière dans le monde des communications municipales, plus particulièrement à l’arrondissement de Saint-Laurent de la Ville de Montréal. Elle possède un baccalauréat en communication, rédaction et multimédia de l’Université de Sherbrooke et un certificat en création littéraire de l’Université du Québec à Montréal et un certificat en traduction de l’Université de Montréal.
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Des lectures à ne pas manquer :
Québec :
- « Guide impertinent du rédacteur », Josée Boudreau, Les Éditions au Carré, 2019
- « La profession de rédacteur », Jean Dumas, Fides, 2009
- « Séduire par les mots », Jean Dumas, 2e Éd., PUM, 2007
Du côté de nos cousins français :
- « Guide de rédaction stratégique », Camille Genest, Multimondes, 2011
- « Terminologie, traduction et rédaction technique », Isabelle Oliveira, Broché, 2015
Pour le web :
- « Bien rédiger pour le web » Isabelle Canivet, 4è Éd., Eyrolles, 2017
- « Écrire pour le web : Vers une écriture multimedia », Xavier Delengaigne, Territorial Editions, 2010
- Les grands principes à connaître pour rédiger sur le Web – Isarta Infos
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