Apple gagne une autre manche contre les banques australiennes
Par François Nadeau
L’Australian Competition and Consumer Commission (ACCC) a rendu un jugement refusant à quatre des principales institutions financières du pays de négocier collectivement avec Apple quant à son système de paiement mobile Apple Pay.
5 décembre 2016 – Rappelons que, cet été, ces quatre organisations avaient demandé l’autorisation de négocier collectivement avec Apple sur deux points majeurs. Le premier visait l’accès direct au système NFC des téléphones intelligents de l’entreprise américaine. Cet accès leur permettrait de créer leur propre portefeuille électronique destiné aux utilisateurs de iPhone, sans toutefois avoir à utiliser Apple Pay.
Le second point concernait le retrait des restrictions empêchant ces banques de refiler aux clients les frais exigés par Apple pour l’utilisation de son portefeuille électronique.
Apple a toujours évoqué des raisons de sécurité et de respect de la vie privée des usagers pour justifier son refus de permettre l’utilisation de sa technologie NFC à des tiers.
De leur côté, les banques impliquées dans ce litige mentionnaient que, si l’ACCC acceptait leurs demandes, cela aurait notamment pour effet d’accroître la compétition et le choix offert aux consommateurs en termes de portefeuilles électroniques, en plus de stimuler l’innovation et le développement de nouvelles solutions.
Qu’à cela ne tienne, Rod Sims, responsable à l’ACCC, juge incertains les bénéfices évoqués par les banques impliquées. Il juge également qu’il est possible d’offrir des solutions concurrentielles à la solution de paiement d’Apple, sans nécessairement obtenir un accès direct au système NFC de cette dernière. Il cite notamment la création d’applications utilisant Apple Pay, ou encore le développement de portefeuilles électroniques sur support Android.Â
Un précédent dans la chasse gardée d’Apple ?Â
Cette saga entre les grandes banques australiennes et Apple montre à quel point l’entreprise de Cupertino est déterminée à se réserver l’usage de sa technologie de paiement mobile. Malgré les raisons évoquées officiellement, on se doute que c’est aussi une question de gros sous qui fait qu’Apple veut garder un tel contrôle.
Outre les banques australiennes, une foule d’organisations souhaitent ardemment une ouverture d’Apple à sa technologie NFC. La décision de l’ACCC n’est rien pour les encourager.
Il est vrai, comme le mentionne M. Sims, que d’autres solutions peuvent être développées en parallèle. Toutefois, si on prend l’exemple d’une solution développée pour Android et non sur iOS, cela signifie, au Québec, une solution qui n’est pas accessible à plus de 40 % des détenteurs de téléphones intelligents. Cela rend moins attrayants les projets de développements et, au final, le consommateur se retrouve perdant. Â