Combien de personnes quitteront vraiment Facebook?
Par François Nadeau
Dans les derniers jours, Facebook a subi les contrecoups de la controverse entourant la firme Cambridge Analytica.
27 mars 2018
Cet autre coup dur pour Facebook a eu comme conséquences de faire chuter l’action de l’entreprise, en plus d’amener plusieurs personnes à remettre en question leur présence sur le réseau. Un mouvement a même été créé, #deletefacebook, auquel se sont jointes certaines personnalités, dont l’entrepreneur Elon Musk.
À long terme, il est difficile de prédire si cette autre controverse aura un réel impact sur l’entreprise. Car en 2018, combien de gens peuvent réellement quitter Facebook?
Une habitude ancrée dans le quotidien
Posséder un compte Facebook est presque l’équivalent d’avoir une adresse courriel. C’est par ce réseau qu’on apprend les dernières naissances et les anniversaires, qu’on reçoit ou envoie des invitations à un événement et qu’on communique avec ses amis via Messenger.
À l’échelle mondiale, Facebook compte plus de deux milliards d’abonnés, dont 1,4 milliard qui accéderait au site sur une base quotidienne. Pour ces derniers, on peut parler d’une habitude et même, quelques fois, de dépendance.
Au Canada et aux États-Unis, Facebook est l’application mobile ayant la plus grande portée selon la firme ComScore. C’est aussi, dans plusieurs pays du monde, le réseau social où l’on passe le plus temps, loin devant Twitter, Snapchat ou encore Instagram.
Chaque jour, des millions de photos sont déposées sur la plateforme. Pour les utilisateurs de la première heure, c’est près de quinze ans de clichés qui s’y trouvent.
En effet, l’an prochain, Facebook aura 15 ans. Au fil du temps, le site a fait sa place dans notre quotidien. S’en défaire n’est pas évident pour plusieurs. À moins de se tourner vers un autre réseau social, un qui n’exploite pas les données personnelles de la même façon que Facebook. Mais vers lequel se diriger?
Peu d’options disponibles
À la fin du mois de février, on a beaucoup parlé de VERO, un nouveau réseau social censé rivaliser avec Facebook. Opérant sous un modèle d’abonnement, le réseau veut que ce soit les utilisateurs qui deviennent les clients de la plateforme, et non les publicitaires.
Même s’il est encore tôt pour prédire l’avenir de VERO, il est difficile de ne pas penser à l’engouement ayant précédé le lancement de plusieurs réseaux, dont Diaspora ou encore Ello, mais aussi au silence qui s’en est suivi. Même Google a échoué dans son initiative de populariser un média social.
Et au-delà du succès populaire, une plateforme se doit à long terme de connaître un succès commercial. Sur ce point, Facebook est encore un des rares à avoir trouvé une recette gagnante.
Un changement d’habitude
Selon un récent sondage mené par la firme Angus Reid suite à la controverse autour de Cambridge Analytica, un utilisateur canadien sur 10 prévoit abandonner le réseau, au moins temporairement. Puisque ce pourcentage représente seulement une intention, on peut penser qu’une fraction de ce 10 % passera réellement à l’action.
Toutefois, 73 % des personnes sondées mentionnent qu’elles modifieront leur façon d’utiliser le réseau, en modifiant notamment leurs paramètres de confidentialité. User de prudence constitue peut-être la meilleure façon de se protéger contre l’usage illégal de ses renseignements personnels.
Et si cela veut dire un usage moins fréquent du réseau ou encore moins d’informations partagées sur celui-ci, cela peut signifier moins de revenus pour Facebook, pour qui les informations de ses abonnés constituent le principal actif.
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