Comment Cossette prône un retour à l’humain et au présentiel dans ses nouveaux bureaux Reviewed by Kévin Deniau on . Crédit : Cossette / Raphael Thibodeau 31 août 2024 L'agence de création Cossette vient d'emménager dans ses nouveaux bureaux situés au Square Victoria, au cœur Crédit : Cossette / Raphael Thibodeau 31 août 2024 L'agence de création Cossette vient d'emménager dans ses nouveaux bureaux situés au Square Victoria, au cœur Rating: 0

Comment Cossette prône un retour à l’humain et au présentiel dans ses nouveaux bureaux

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Crédit : Cossette / Raphael Thibodeau

31 août 2024

L’agence de création Cossette vient d’emménager dans ses nouveaux bureaux situés au Square Victoria, au cœur du quartier des affaires de Montréal, deux ans après avoir déménagé chez WeWork. Louis Duchesne, son président, Québec et Est canadien, revient sur cette phase d’expérimentation et sur la naissance de la philosophie de « flexibilité structurée » pour favoriser la productivité collective.

Bonjour Louis. Cela faisait plus de 20 ans que Cossette occupait ses précédents bureaux, avant la pandémie. Comment s’est opéré ce changement ?

Louis Duchesne : Comme beaucoup, la Covid nous a fait nous questionner sur le modèle d’infrastructure et l’expérience employé du futur. Notre bail arrivait à échéance en novembre 2020, soit un an et demi après le début de la pandémie. C’était encore la Covid mais nous avions déjà plus de recul et nous sentions bien que nous ne pouvions plus revenir comme avant.

Nous avons donc pris la décision très importante de ne pas renouveler notre bail et de quitter notre espace historique. Notre état d’esprit était de nous positionner dans une démarche d’expérimentation.

D’où votre volonté de vous installer dans un espace de WeWork ?

Louis Duchesne : Oui, nous voulions prendre le temps de voir les formules qui fonctionnent ou non pour nos équipes. L’avantage avec WeWork, c’est que l’installation est rapide. Tout est déjà aménagé, avec un espace exclusif pour nous.

Autre point positif : la flexibilité. Pas besoin de signer un bail de 10 ans. Cette formule souple nous permettait de mener nos apprentissages, tout en restant à l’affût des opportunités du marché et de garder le radar ouvert pour choisir notre future destination permanente.

Pendant deux ans, nous avons donc pu tester différentes options (présentiel imposé à certains moments, venir au bureau quand les équipes le veulent etc.). Cela nous a permis de voir les personnalités ou les métiers qui préfèrent être au bureau plutôt qu’en télétravail. Ces apprentissages nous ont permis de prendre des décisions éclairées pour nos nouveaux bureaux.

Louis Duchesne – Crédit : Cossette

Fort de ces enseignements, quelle formule avez-vous finalement choisi aujourd’hui ?

Louis Duchesne : Déjà, je tiens à rappeler que nous ne prétendons pas que le choix de notre option peut s’appliquer à toutes les entreprises. C’est avant tout le résultat de nos expérimentations et du type de culture et d’expérience que l’on veut offrir. Quand on s’est renseigné sur l’évolution du monde du travail, on s’est vite rendu compte qu’il n’y avait pas une unique solution qui émergeait.

Pour le dire autrement, notre grand apprentissage, c’est de se dire qu’il s’agit moins d’une recette toute faite que d’une question de philosophie d’entreprise. Nous avons par exemple une conviction forte : nous croyons au présentiel.

C’est-à-dire ?

Louis Duchesne : On a beaucoup entendu de personnes qui disaient qu’elles étaient très productives à la maison. Je le reconnais et le comprends. Mais nous avons découvert, au cours de nos apprentissages, qu’il existait une vraie nuance entre la productivité individuelle et la productivité collective.

Nous travaillons dans une industrie où cette dernière est critique, que cela soit pour faire émerger des idées, pour bâtir des relations avec nos clients ou pour leur trouver des solutions. Nous devons donc faire en sorte de créer de la bonne productivité collective. Cette réflexion est à la base de notre philosophie d’entreprise et cela se matérialise dans l’expérience en présentiel que l’on a voulu donner à nos talents.

Crédit : Cossette / Raphael Thibodeau

Comment ?

Louis Duchesne : D’une part, nous demandons une présence de 3 jours minimum par semaine au bureau. Ce sont les équipes qui s’organisent entre elles sur les jours choisis, même si je dois reconnaître que, pour la plupart, il s’agit du mardi au jeudi.

On avait essayé d’expérimenter, chez WeWork, la formule complètement flexible où chacun venait quand il voulait. Nous nous sommes rapidement rendus compte que cela fonctionnait moyennement. L’expérience n’était pas très intéressante, avec un manque évident de synchronicité. Quel intérêt de venir au bureau si tu es le seul de ton équipe en présentiel ?

Nous avons abouti à cette formule que l’on pourrait appeler « flexible structurée ». Nous offrons de la flexibilité dans un cadre défini.

Quelle a été la réaction des équipes ?

Louis Duchesne : Tout le monde a compris ces conclusions et personne n’a quitté l’entreprise à cause de cela. Mieux : entre l’automne 2023 et le printemps 2024, nous avons amélioré notre score d’engagement de 6 points de pourcentage, sachant que ce dernier était déjà au-dessus de 80 %, soit plutôt haut pour notre industrie. Nous pouvons donc clairement dire que cela a contribué à l’engagement de nos talents.

Aussi, nous avons mesuré que le taux d’occupation de l’espace était en moyenne de 70 %, lundi et vendredi inclus. Ce qui correspond assez bien à ce que nous avions envisagé dans nos plans.

Crédit : Cossette / Raphael Thibodeau

Quelle a été l’évolution de la taille des équipes et celle des bureaux entre le début de la pandémie et aujourd’hui ?

Louis Duchesne : La taille des équipes est similaire, autour de 500 personnes. S’agissant des bureaux, nous sommes passés de 85 000 pieds carrés à 35 000 pieds carrés. Une réduction drastique qui s’explique par une plus grande optimisation des espaces, sachant que nous sommes rarement 100 % des équipes au bureau, entre les congés, les rendez-vous ou le télétravail.

Avez-vous recours à la flexibilité des postes de travail ou chaque salarié à un poste attribué ?

Louis Duchesne : Nous offrons les deux. Cela dépend des volontés de chacun.

Est-ce que le choix du centre-ville était aussi un critère à vos yeux ?

Louis Duchesne : Oui. Nous étions déjà au centre-ville auparavant. Pour nous, cela fait partie de la qualité de l’expérience employé que l’on souhaite offrir. L’accès à des produits culturels, des restaurants, des boutiques mais également à différents modes de déplacement (REM, Bixi, lignes d’autobus, réseaux de banlieue etc.).

Aussi, nous croyons à la vitalité des centre-ville et, à notre humble échelle, nous souhaitons y contribuer en y amenant nos équipes.

Crédit : Cossette / Raphael Thibodeau

Et en termes d’aménagement, quels ont été vos choix ?

Louis Duchesne : Nous nous sommes beaucoup inspirés de WeWork. Nous avons par exemple aménagé un bistrot très lumineux, un carrefour qui sert à la fois de lieu de travail, de réunion et de rencontres informelles autour d’un café.

Aussi, nous sommes restés en aire ouverte mais en nous assurant qu’il y ait suffisamment d’espaces individuels, permettant de préserver un peu de confidentialité. Enfin, nous avons fait attention à ce que la tech soit au rendez-vous.

Crédit : Cossette / Raphael Thibodeau

Une dernière question. Le retour au bureau ne se fait pas sans heurt pour certaines entreprises. Quel est votre retour d’expériences en la matière ?

Louis Duchesne : Je dirais qu’il faut être clair et assumer sa philosophie d’entreprise. Dans notre cas, avec nos expérimentations, nous nous sommes rendus compte que l’accent sur la productivité collective faisait partie de l’expérience que nous voulions offrir à nos talents. Cette clarté a été salutaire pour nous et nos équipes.

Le choix du chiffre de 3 jours s’explique aussi par cela. Le « par défaut » est important. Être 3 jours par semaine en présentiel signifie que, par défaut, tu organises ta semaine autour de ta présence au bureau. Et non l’inverse, quand tu es à la maison, par défaut. Cela peut paraître anecdotique mais cela fait une grande différence.


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