Comment expliquer l’essor du paiement fractionné au Canada ? Reviewed by François Nadeau on . Kristina Elkhazin, directrice générale de Klarna Canada 15 mars 2022 Mené entre autres par de jeunes fintech, le secteur du paiement fractionné est en pleine cr Kristina Elkhazin, directrice générale de Klarna Canada 15 mars 2022 Mené entre autres par de jeunes fintech, le secteur du paiement fractionné est en pleine cr Rating: 0

Comment expliquer l’essor du paiement fractionné au Canada ?

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Kristina Elkhazin, directrice générale de Klarna Canada

15 mars 2022

Mené entre autres par de jeunes fintech, le secteur du paiement fractionné est en pleine croissance partout dans le monde. Porté par cette vague, un nouveau joueur de l’industrie, Klarna, vient de s’installer au Canada.

Il y a un mois, Block (anciennement Square), complétait l’acquisition de la fintech australienne Afterpay, créée en 2014. La transaction a été évaluée à 29 milliards de dollars américains.

Pourquoi payer une telle somme pour une entreprise méconnue d’une grande partie du public et créée il y a moins de 10 ans ? En partie en raison de ses ententes avec plus de 100 000 marchands. En partie aussi en raison de la croissance rapide de sa base de clients (évaluée à plus de 16 millions en 2021), ainsi qu’au fait que l’entreprise évolue dans un secteur en pleine ébullition : celui du paiement fragmenté.

En effet, aux États-Unis seulement, on estime que le nombre d’usagers de services dits « achetez maintenant, payez plus tard » a plus que doublé entre 2020 et cette année. On estime aussi que ce nombre d’usagers continuera d’augmenter de façon importante dans les années à venir.

En raison de son potentiel, le marché du paiement fragmenté est extrêmement compétitif. Certains marchands offrent eux-mêmes à leurs clients des facilités de paiements en plusieurs versements sans intérêt. Des géants comme Amazon proposent ainsi du paiement fractionné sur certains items. On y retrouve aussi des fintech comme Afterpay donc, mais aussi Klarna, jeune entreprise suédoise qui, tout comme son concurrent australien, a connu une croissance rapide dans les dernières années.

Une présence et des investissements au Canada

En début d’année, Klarna annonçait son entrée officielle sur le marché canadien. Celle-ci possède déjà des ententes avec différents partenaires afin d’offrir ses services. Son principe de base est simple : Klarna offre de payer ses achats en quatre versements égaux sur une période de six semaines ou moins.

Basé sur la donnée disponible pour le marché américain, on estime à 150 dollars le montant moyen d’un achat effectué avec Klarna , mentionne Kristina Elkhazin, directrice générale de Klarna Canada. Toujours selon ses informations, les vêtements, les accessoires de mode, les produits de beauté ainsi que les produits de sport et de divertissement seraient les catégories de produits les plus populaires auprès des utilisateurs de Klarna.

L’utilisateur moyen de Klarna aurait 40 ans. Toutefois, Mme Elkhazin mentionne que le segment ayant connu la forte croissance en 2020-2021 est celui des 55 ans et plus. Ici, on peut faire un parallèle avec le fait qu’au Québec, durant la pandémie, c’est aussi à l’intérieur de ce segment que la proportion de cyberacheteurs a le plus augmenté.     

Une majorité d’achats réglés dans les délais

Un des reproches souvent fait aux entreprises du secteur « achetez maintenant, payez plus tard » est que ces derniers risquent de contribuer à l’endettement de certains consommateurs. À ce sujet, Klarna mentionne que la grande majorité de leurs clients (99 %) paient leurs achats dans les délais. Pour l’usager qui effectue des paiements en retard, aucun frais ni intérêt n’est facturé (Klarna tire ses revenus d’ententes avec ses partenaires), mais des ententes de délais supplémentaires de paiement peuvent être conclues. Pour ceux qui accumuleraient les retards, l’usage de l’application peut être restreinte.

Notons qu’en plus d’offrir ses services au Canada, Klarna compte ouvrir un centre de développement de produits à Toronto, où l’entreprise prévoit embaucher plus de 500 ingénieurs d’ici 2025. L’ouverture de bureaux à Montréal et à Vancouver sont aussi dans les plans.


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