Commerce de détail : Les Québécois très inquiets face à la menace des tarifs douaniers

3 mars 2025

Le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) vient de publier son traditionnel baromètre, en partenariat avec ORAMA Marketing, toujours très instructif pour mesurer les tendances de consommation du moment. En voici les 5 faits saillants, marqués par une inquiétude inédite.

1. Une inquiétude dans l’avenir inédite

Premier enseignement de ce coup de sonde : la confiance des Québécois dans l’économie a connu une baisse spectaculaire et inégalée depuis le début de la pandémie en 2020. Ainsi, près de huit Québécois sur dix (79 %) expriment une crainte croissante, soit une hausse de 5 points en trois mois.

Autre signal de cette tension croissante, 20 % des ménages craignent une détérioration de leur situation financière d’ici trois mois, alors qu’ils n’étaient que 14 % trois mois plus tôt.

2. Les tarifs douaniers américains menacent l’économie du Québec et les prix à la consommation

La raison de cette inquiétude est évidemment à rapprocher des propos belliqueux du Président des États-Unis et de sa menace de tarifs. Ces tensions commerciales amplifient manifestement les préoccupations économiques des sondés.

Plus de la moitié des Québécois (55 %) prévoient une détérioration de la situation économique provinciale dans l’année à venir, soit 19 points de plus qu’il y a trois mois. Par ailleurs, 47 % des personnes sondées anticipent une récession en 2025, (+ 9 points de plus qu’en octobre dernier).

Dans ce contexte, la majorité des consommateurs (74 %) s’attendent à une augmentation marquée des prix à la consommation au cours des 12 prochains mois, soit une hausse vertigineuse de 21 points.

3. Baisse de la confiance et des intentions d’achat

Conséquence concrète pour les commerçants de la province : l’indice de confiance des ménages québécois est au plus bas depuis la pandémie (77,5 contre 89 en octobre 2024).

Les intentions d’achats importants au cours des trois prochains mois, elles, fléchissent légèrement également face à ce contexte plus incertain (- 4 points)

4. L’essor constant du commerce en ligne et des plateformes chinoises

Par ailleurs, Les achats en ligne continuent de gagner en popularité. Durant le dernier mois, ils ont légèrement augmenté dans toutes les catégories de produits, sauf pour l’alimentation et la pharmacie.

Amazon a dominé le paysage du commerce en ligne au Québec au cours des 6 derniers mois, puisque 81 % des consommateurs y ont effectué des achats durant cette période. Parmi eux, 42 % achètent sur la plateforme au moins une fois par mois, et 12 % s’y procurent des produits chaque semaine.

Les plateformes chinoises gagnent aussi du terrain avec Temu (21 %), Shein (16 %) et Alibaba (7 %) parmi les choix des consommateurs. Les principaux facteurs motivant ces achats sont les bas prix (80 %) et la variété des produits offerts (57 %). La moitié des répondants (53 %) dépensent ainsi moins de 100 $ toutes les semaines sur Temu et Alibaba contre seulement 18% sur Amazon.

Toutefois, les intentions d’achat en ligne pour les trois prochains mois affichent une baisse notable de 7 %.

5. Un vent de patriotisme souffle sur le commerce local

Malgré l’attrait des plateformes internationales, les Québécois accordent une importance croissante au commerce local. Comparativement à janvier 2024, on observe une hausse significative de l’intérêt pour les produits québécois dans toutes les catégories, comme les biens courants (+8 %), les biens de mode (+8 %) et les biens durables (+11 %).

Les raisons nommées par les consommateurs pour cet engouement sont variées, comme pour encourager l’économie locale (+8 %) ou ressentir une fierté à acheter localement (+6 %).

De plus, un tiers des Québécois (34 %) sont maintenant capables d’identifier facilement l’origine québécoise d’un produit non alimentaire, une hausse de 11 points en un an.

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Méthodologie

Pour réaliser cette enquête, 1 007 Québécois et Québécoise de 18 ans et plus ont été interrogés du 27 janvier au 5 février 2025 via un sondage en ligne. Étant donné le caractère non probabiliste de l’échantillon, le calcul de la marge d’erreur ne s’applique pas.

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