Commerce électronique: le RCEQ se déplace à Paris et ouvre des opportunités aux détaillants québécois
Discussion avec Mathieu Halle, le fondateur du Regroupement des commerçants électroniques du Québec (RCEQ). Cette OBNL a pour mission d’aiguiller les personnes oeuvrant dans le domaine du commerce en ligne.
Le RCEQ a été créé voilà 3 ans, alors que le commerce électronique faisait moins jaser qu’aujourd’hui. Organisation à but non lucratif entièrement gérée par des bénévoles, elle est née du besoin de combler un manque: celui de la présence sur le marché du commerce en ligne d’une structure neutre, qui répondrait aux personnes désireuses de partir leur site de vente en ligne, à celles qui sont déjà présentes sur le Web mais voudraient passer à la vitesse supérieure, aux détaillants qui souhaiteraient en savoir plus, etc.
Lorsque l’on parle de e-commerce, au RCEQ, on n’évoque pas le marketing, le SEO ou le contenu. On est axés sur ce qui est primordial: les aspects fiscaux, légaux, techno, toutes ces choses indispensables à connaître lorsque l’on part un site de vente en ligne mais dont on ne nous parle pas suffisamment», explique Mathieu Halle, le fondateur du RCEQ.
En effet, passer à côté de ces éléments de base peut coûter très cher à un entrepreneur, alors que son objectif est évidemment de faire du profit.
Dans notre marché très influencé par les États-Unis, le RCEQ a souhaité amener, depuis l’année dernière, un vent nouveau et ouvrir les possibilités d’affaires des détaillants québécois:
Le marché européen (notamment le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne) est énorme, en plus d’être mature, très structuré et légiféré. Il serait donc très intéressant pour les marchands et entrepreneurs québécois d’y être présents, pour cesser d’envoyer la majeure partie de nos dollars aux États-Unis! Il s’agit d’un enjeu économique et social pour la Province – et aussi pour le pays», affirme Mathieu Halle.
En effet, sur les 8 milliards de dollars dépensés en ligne par les québécois, 6 milliards sont allés aux États-Unis. Pour le fondateur du RCEQ, il est grand temps de nous libérer de l’influence américaine. Aussi, l’association a décidé d’être présente au plus grand salon connecté d’Europe: le Salon e-commerce de Paris.
L’année dernière, la délégation RCEQ comptait 10 personnes. Cette année, ce sont 30 entrepreneurs québécois qui sont venus, entre le 12 et le 14 septembre, tisser des liens d’affaires avec leurs homologues européens, en partenariat avec Export Québec et Lojiq.
C’était passionnant. Ce salon regroupe tous les métiers du commerce électronique, tout en ayant un fort côté opérationnel. On y parle logistique – le nerf de la guerre! – mais aussi marketing, nouvelles tendances, digitalisation du point de vente ou encore l’omnicanal dans le commerce de détail… On est ensuite partis pour Lille où nous avons rencontré des gros joueurs européens du commerce électronique. Bref, une semaine intense», explique Mathieu Halle.
Le commerce électronique a le vent en poupe au Québec, mais il faut lui donner les moyens de s’épanouir pleinement. En se faisant connaître de nos voisins européens, les détaillants québécois se donnent une chance supplémentaire de faire croître leurs ventes et d’ouvrir le marché à de nouveaux clients.
Nous avons rencontré les équipes de CGI, la plus importante firme canadienne de services professionnels en TI. Née à Montréal, cette multinationale a ouvert un centre d’excellence pour le commerce de détail et l’expérience client à Lille: il faudrait vraiment que cela existe au Québec, car nous aurions tout à gagner de l’expertise de ce type d’entreprise pionnière», conclut le fondateur du RCEQ.