Comprendre le phénomène des faux abonnés
Par Roch Courcy
En décembre dernier, Instagram a procédé à un grand ménage pour supprimer les comptes inactifs ou faux. Des artistes comme Justin Bieber ou Kim Kardashian ont, alors, perdu des millions d’abonnés. Ce ménage a mis en lumière un phénomène pas si nouveau : l’achat de faux abonnés.
Pendant longtemps, le seul facteur de succès qui comptait était le nombre d’abonnés. C’est encore le cas pour certaines PME et nouvelles entreprises qui se lancent sur le Web, mais les marques recherchent désormais davantage d’engagement, c’est-à-dire une interaction entre une page Facebook ou un compte Twitter et leurs abonnés par le biais du nombre de commentaires, partages, retweets, etc.
Comment se procurer des abonnés?
Une simple recherche sur Google vous permettra d’augmenter la popularité de votre page Facebook ou de votre compte Twitter moyennant des frais qui varient de quelques dollars à des milliers, selon le nombre d’abonnés achetés.
Les sites Web qui proposent l’achat de faux abonnés créent des personnes fictives grâce à un robot ou font appel à de vrais internautes qui vont « aimer » ou cliquer sur un profil contre une rétribution ou des cadeaux sur Internet.
Pourquoi en acheter?
Principalement pour apparaître plus crédible. Surtout pour les nouvelles marques ou les artistes moins connus. Toutefois, ça ne vaut pas vraiment la peine d’en acheter. En publiant du contenu de qualité, l’audience augmentera d’elle-même. Lorsque le nombre d’abonnés d’un compte Twitter explose, plusieurs internautes s’en rendent compte et dénoncent la pratique. Plus troublant, un expert de Twitter a affirmé, dans une entrevue accordée à l’AFP, qu’en politique, certains n’hésitent pas à acheter des abonnés qu’ils montent ensuite contre leur adversaire afin de lui nuire et créer une polémique.
Est-ce légal, éthique?
Sur Facebook, Twitter et YouTube, ça ne peut pas être plus clair: leurs conditions d’utilisation interdisent l’achat de faux abonnés. Obtenir une fausse notoriété sur le Web n’est pas un crime en soi, mais c’est très « borderline » comme l’a affirmé le fondateur du site Acheter-des-fans.com dans une entrevue à l’AFP.
Les plus grands médias sociaux, ont, à leur disposition, des outils pour détecter les faux comptes et les supprimer. Ils ont aussi des équipes qui font la même chose. Sur Internet, on trouve des outils similaires qui permettent de les détecter. Toutefois, attention ! Ces outils automatiques ne peuvent pas toujours faire la différence entre un compte passif ou un faux compte.
Il y a fort à parier que d’autres médias sociaux vont emboîter le pas à Instagram. D’ailleurs, si ce dernier s’est lancé dans ce ménage, c’est en raison de l’implantation de son système de publicités, qui exige des données réelles sur les utilisateurs pour les annonceurs.