Connaissez-vous François Daigle Bérubé, le « serial self-made man coach en succès » ?
Peut-être l’avez-vous vu passer sur Instagram (28k abonnés) ou LinkedIn (3k abonnés)? Ou encore dans un des nombreux balados où il est allé exposer sa vision du succès en affaires. Maîtrisant les concepts de croissance personnelle sur le bout de ses «fingers», le coach «en succès» cherche à se tailler une place dans l’écosystème des coachs professionnels «made in Quebec». Portrait.
Sur sa fiche d’ADN conférenciers, François Daigle Bérubé se décrit comme un «entrepreneur en série, ange investisseur, conférencier et mentor, né en périphérie de Wall Street, à Saint-Jean-sur-Richelieu». Parmi ses faits d’armes, il a fondé les start-up TastyCool, Garage360, Buddha Buddy et Le Grindset, qui est un café «dure» que l’on peut choisir de boire ou de revendre, si on a une fibre d’entrepreneur.
Lors de son passage au Podcast des personnages, il a expliqué sa philosophie entourant le port du col roulé:
Le col roulé, c’est la première étape pour parler business. Moi, je porte juste ça. Souvent, t’as l’espace mental pour prendre deux-trois grosses décisions par jour… Tu ne veux pas en gaspiller une sur comment tu vas t’habiller.»
Les plus allumés auront compris la double allusion aux fondateurs d’Apple (qui portaient des cols roulés) et de Facebook, qui porte toujours les mêmes vêtements, pour réduire sa charge mentale.
Dans une autre apparition, François Daigle Bérubé (FDB) a pris ses hôtes en défaut, en pointant qu’ils n’ont pas «commencé par le why», dès le début l’émission (!)
Et pourtant, pourtant… malgré tout le succès viral obtenu par FDB sur Internet, les médias traditionnels québécois n’en font bizarrement aucune mention. Le coach en succès attend toujours son invitation aux Dragons. Et le journal Les Affaires ne l’a toujours pas mis en «une» de son édition papier. Outre l’émission du Gong Show, où il s’est fait remarquer, c’est le silence radio.
Mais il n’y a rien de bizarre ici. Car, en réalité… FDB est un personnage de fiction, créé par Anthony Vendrame, fondateur et président de Poches et fils. Nous nous sommes entretenus avec lui, pour comprendre sa démarche.
L’entrevue
Isarta Infos : Bonjour Anthony. D’où est venue l’idée d’incarner ce personnage à qui tout réussit et qui, visiblement, connaît sur le bout des doigts le «lingo» de la croissance personnelle?
Anthony Vendrame : En 2020, j’ai commencé à faire de l’humour, du stand-up et de l’improvisation, tout en publiant des vidéos sur Instagram et sur TikTok. Le personnage de François Daigle Bérubé a fonctionné dès les premières vidéos et j’ai décidé d’en faire un personnage à part entière, en lui créant un compte LinkedIn et proposant une conférence en entreprise, avec ADN conférenciers.
Le personnage tourne en dérision une certaine culture de coach en développement de carrière. Comment te positionnes-tu face à cela ? Est-ce une culture que tu connais? Est-ce qu’il y une part d’autodérision ou est-ce quelque chose, au contraire, que tu dénonces?
A. V. : Je ne pourrais pas incarner ce personnage si je n’avais pas baigné dans cette culture, en sortant de HEC Montréal à 24-25. Il y avait alors un désir de réussir et une culture de performance très forts. Aussi, je ne pourrais pas incarner ce personnage depuis tout ce temps si je rejetais complètement cette culture. Je pense qu’il y a du bon dans le coaching de carrière. Le problème, c’est quand cela est présenté comme une recette magique. L’idée, c’est aussi de moins se prendre moins au sérieux.
Tu es maintenant très actif comme humoriste. Est-ce que cela t’occupe à temps plein?
A. V. : Je demeure le président de Poches et fils et je continue de gérer l’entreprise. En fait, mes projets humoristiques demeurent une extension de ce qu’on fait déjà chez Poches et fils, où on essaie d’amener de l’humour dans le monde de la mode.
Quelles sont les prochaines étapes pour ton personnage de François Daigle Bérubé?
A. V. : FDB prépare un livre de croissance personnel qui sera publié en septembre prochain. Et pour celles et ceux qui veulent le voir en personne, il donnera une conférence publique d’une heure, le 28 septembre, à la Salle Désilets. Les billets seront bientôt en vente.
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