Conseils d’experts pour une carrière en communication
Réunis autour d’une même table, quatre chefs de file de la communication québécoise ont parlé de leur vision de l’industrie, de leurs parcours, et du candidat idéal… pour prendre leur place!
Le panel invité par l’IABC/Montréal, le 4 novembre dernier, était composé de:
- Mélissa Lapierre-Grano (directrice communication-marketing et numérique chez Massy Forget Langlois Relations Publiques),
- Martin Gauthier, (président de Sid Lee Montréal),
- Dimitri Gourdin, (VP principal et directeur général de Hill+Knowlton Stratégies)
- et Frédérick Ranger, (VP marketing de Mediative).
Face à eux, des étudiants et de jeunes professionnels en communication, désireux d’obtenir quelques bons tuyaux quant à leur avenir dans ce domaine en pleine mutation.
Une industrie qui change à une vitesse folle
S’il est très difficile de savoir à quoi ressemblera la communication dans 5 ans, une chose est sûre: elle va évoluer, et vite! De campagnes sur 18 mois on passe à des campagnes à la journée, quasiment à la minute. Les métiers de la communication, c’est le fun, mais soyez prêts à gérer le stress».
Le décor est planté, sans filtre, par Martin Gauthier, qui n’a pas failli à sa réputation d’homme honnête. Sourire crispé du côté des étudiants.
Mais le fait est que l’industrie vit d’importants changements, et qu’il va falloir que la prochaine génération d’employés suive le rythme.
Tous les métiers représentés autour de cette table vont davantage changer dans les 5 prochaines années qu’ils ne l’ont fait en 60 ans. Notre défi: nous adapter à cela, car il est bien possible qu’en 2020, les entreprises n’aient plus besoin de prestataires de services comme nous!», renchérit Dimitri Gourdin.
La fin du marketing traditionnel?
S’adapter, oui, mais comment? Pour Frédérick Ranger, le communicateur qui s’en sortira le mieux est celui qui sera… une anomalie: ne pas suivre de règles auxquelles on ne croit pas, savoir dire non, sortir du lot, voilà les clés qui mènent au succès.
La passion et l’engagement doivent faire partie de votre ADN. Le reste, ça s’apprend».
Mélissa Lapierre-Grano est d’accord. Être différent, créatif et curieux sont les principales qualités qui, selon elle, faciliteront l’adaptation aux nouveaux modèles de communication.
Sans oublier d’être suffisamment humble pour reconnaître que l’on se maîtrise pas tout, et savoir s’entourer de personnes plus expertes.
Le président de Sid Lee ajoute pour sa part que pour suivre les changements de l’industrie, il faut entièrement revoir sa façon de penser: ne plus parler de marketing, mais d’expérience client.
Le consommateur doit être au coeur de toutes les stratégies, sans exception.
Et pour envoyer le bon message au bon moment, on a besoin de la technologie, oui, mais aussi de gens pour programmer, développer, analyser».
Sortir du lot
La soirée a été l’occasion pour les quatre conférenciers de parler de leurs parcours respectifs, et force est de constater qu’il n’est pas de chemin prédéfini pour arriver en communication.
Créez une expérience de marque, de votre propre marque. Pensez-y en rédigeant votre CV: empruntez un chemin qui n’a encore jamais été pris», conseille M. Ranger.
Mélissa Lapierre-Grano et Martin Gauthier indiquent pour leur part avoir une opinion très favorables des activités extra-scolaires: elles caractérisent un esprit curieux, ouvert et impliqué.
Lisez des livres, faites des choses en dehors de l’école. Ne soyez pas un clone parmi d’autres: n’ayez pas peur d’être un accident», confirme Dimitri Gourdin.
Le plaisir avant tout
Interrogés sur les qualités nécessaires pour être un bon dirigeant, chacun a suggéré une idée:
- la transparence est essentielle aux yeux de Martin Gauthier,
- la capacité à prendre des risques a été évoquée par Frédérick Ranger,
- l’esprit d’équipe s’impose pour Mélissa Lapierre-Grano,
- l’intuition est cruciale, selon Dimitri Gourdin.
Le dénominateur commun au leader performant est, selon le panel, la passion:
Exercer des métiers aussi stressants sans y prendre du plaisir, c’est impossible», affirme le VP de Hill+Knowlton Stratégies.
D’un point de vue plus global, pour performer, une agence doit, selon les 4 experts, constamment se réinventer et ne jamais s’accrocher à un succès.
Elle doit également ne plus seulement être un bon storyteller: elle doit devenir un bon story-listenner. Enfin, elle doit savoir mettre les besoins du client au premier plan.
Le candidat idéal
La question cruciale des critères d’embauche a été soulevée durant cette soirée.
S’il ne fait aucun doute que le diplôme est important, pour l’ouverture d’esprit et les connaissances qu’il offre, il n’en reste pas moins mineur dans le processus de sélection.
Je veux recruter quelqu’un qui a de la conversation, qui va fitter avec le reste de mon équipe», affirme Mélissa Lapierre-Grano.
Curiosité, polyvalence, rigueur, culture générale… Quelques qualités constituent indéniablement un plus dans les métiers de la communication.
Mais une chose est sûre, le candidat qui saura attirer l’attention de ces leaders exigeants sera celui qui sait sortir de sa zone de confiance, se lance des défis et voit au-delà du poste pour lequel il postule.
Ayez confiance en vous, saisissez les opportunités et ouvrez-vous des portes si vous vous ennuyez! Et surtout, soyez généreux: c’est quand on donne aux autres qu’ils nous le rendent au centuple», concluent-ils d’une même voix.