Contenu éditorial: une nouvelle vie sur mobile?
Dans moins de 5 ans, nous serons 9 milliards à utiliser un téléphone intelligent: pour appeler, oui, mais aussi pour nous divertir et nous informer.
Facebook, Google et Apple l’ont bien compris: sur nos appareils mobiles, nous faisons tout, et tout le temps. Et de plus en plus, les utilisateurs s’en servent pour consommer de l’information et lire les nouvelles.
Toujours plus vite
Sauf que parfois, charger la page d’un site pour lire un article prend trop de temps pour les utilisateurs pressés que nous sommes: soit parce que la connexion est mauvaise, soit parce que la page est alourdie par des publicités ou tout autre contenu pas toujours optimisé pour le mobile.
Alors parfois, on patiente… Mais souvent, on passe à autre chose: quand on navigue sur mobile, on est généralement en mouvement, ou entre deux activités, et attendre n’est pas une option.
Pour répondre à ce besoin de vitesse et d’immédiateté, depuis plusieurs mois, les nouveautés vont bon train: Facebook et ses Instant Articles, les Apple News ou encore les AMP (Accelerated Mobile Pages) de Google, qui promettent chacun une baisse de 10 à 85% du temps de chargement des pages. Et qui illustrent parfaitement le fait que les poids lourds du Web comptent bien s’imposer dans le domaine de l’information sur mobile.
Parce qu’elles permettent de consulter un article bien plus rapidement, et qu’elles le rendent plus facilement lisible, ces fonctionnalités répondent aux attentes des consommateurs et aux nouveaux usages qu’ils font de leur smartphone.
De quoi convaincre les éditeurs?
Prenons l’exemple de Facebook: lors de la dernière conférence F8, Zuckerberg a évoqué un taux de clic de 20% supérieur pour les articles visibles sur IA. Ces contenus seraient également partagés 30% de plus que les autres.
Si certains éditeurs voient cette technologie d’un bon oeil, puisqu’elle leur permet de toucher une audience plus large tout en gardant le contrôle de leur contenu, d’autres ont été (sont encore?) réticents à fournir l’intégralité de leurs contenus à Facebook, et la question de la monétisation constitue un réel sujet de débat.
Mais c’est sans compter sur la persévérance du réseau social, qui n’a eu de cesse d’assouplir les règles du jeu: il a d’abord permis aux éditeurs d’ajouter plusieurs publicités par article, puis la publicité vidéo, et enfin a autorisé les articles sponsorisés à être publiés via Instant Articles. En mars 2016, Facebook a aussi lancé un plugin WordPress, pour permettre aux éditeurs de blogues de publier automatiquement sur Instant Articles.
Chez Google aussi, on cherche à convaincre les éditeurs, Google News favorisant désormais dans les résultats de recherche les articles qui s’affichent le plus vite.
Des partenariats se nouent tout de même tranquillement entre les géants du Web et différents médias pour optimiser la lecture de leurs contenus sur mobile.
Vers une segmentation des contenus?
Cependant, en ce qui concerne notamment les Instant Articles, on peut se demander, comme le soulignait très justement le site zdnet.fr, si tous les contenus ont vocation à vivre sur les réseaux sociaux.
Sur ces plateformes, on a plutôt tendance à consommer de l’info ludique, distrayante et courte: quid des articles longs, à forte valeur ajoutée? Seront-ils davantage cliqués via Instant Articles? Les éditeurs doivent-ils opérer une segmentation de leurs contenus pour accrocher une audience diffuse et «infidèle»?
Sans aucun doute, les choses évoluent à vitesse grand V depuis que Twitter s’est imposé le premier comme un site de nouvelles à part entière. Et tout le monde veut sa part (LinkedIn, Snapchat…) – sans pour autant que l’on soit certain de la pérennité de ces dispositifs.
Les médias traditionnels, la presse en tête, vivent une période difficile. Le mobile constituera-t-il leur possible planche de salut?
Sources: www.lesechos.fr, www.observatoiredesmedias.com.