Demain, tous influenceurs Linkedin pour son employeur ?
Par Kévin Deniau
5 juin 2024
Lors du 28e épisode du Social Show, le balado sur la création de contenus, Francis Jette a reçu Jean-Luc Sanscartier, spécialiste du marketing en ligne qui a décroché un emploi chez Google notamment grâce à sa marque personnelle bâtie sur Linkedin. Compte-rendu.
« La passion est bien plus virale que la quantité de publications ». Lors d’une publication sur Linkedin dans le courant du mois de mai, Jean-Luc Sanscartier, invite les employés à se lancer dans l’influence en ligne, même à une fréquence irrégulière.
L’encouragement vaut aussi et surtout pour les employeurs :
La majorité des entreprises passent à côté d’une des meilleures tactiques de vente et de recrutement « gratuite » : encourager les employés à parler des produits, des emplois et de la culture de leur entreprise sur LinkedIn. (…) Pire encore, de nombreuses grandes entreprises ont tellement de règles pour limiter les risques de fuite d’informations ou d’atteinte à leur réputation que les employés n’osent même pas écrire sur ce qui les passionne ou les motive dans leur travail. C’est absurde de brider ainsi les meilleurs vendeurs et recruteurs d’une entreprise. »
Il faut dire que, pour lui, Linkedin a été l’outil qui lui a permis de rejoindre Google. Nous avions d’ailleurs déjà évoqué à l’époque sa démarche de recherche d’emploi vocale et transparente.
Dans le Social Show, le balado sur la création de contenus animé par le formateur Francis Jette, l’expert en marketing numérique a étayé son propos :
Quelle perte de valeur pour les entreprises de ne pas encourager leurs meilleurs ambassadeurs à écrire sur les réseaux sociaux. En termes de marque employeur, c’est quelque chose qui ne peut pas s’acheter. D’autant qu’aujourd’hui, beaucoup de monde va chercher si c’est le fun de travailler dans telle ou telle place. (…) La peur que ces employés partent ailleurs est une fausse raison : ils partiront s’ils doivent partir de toute façon et les recruteurs les trouveront d’une manière ou d’une autre ».
Aujourd’hui, Jean-Luc Sanscartier continue de publier trois fois par semaine sur Linkedin : deux publications corporatives et une personnelle. Dans un savant mélange entre marque personnelle, vente, ambassadeur de Google et leadership d’opinion. Pour la firme de Mountain View, c’est une façon décalée de propulser son image de marque et ses produits, comme une sorte de marketing d’influence internalisé.
Tout le monde connaît Google mais tout le monde ne sait pas que Google a un bureau à Montréal avec 450 personnes. Cela reste une boite noire pour beaucoup. Mon but est également de rendre accessible l’expertise de nos solutions aux PME et startups », explique-t-il dans le balado.
Une communication qui s’éloigne des communiqués de presse ou des messages corporatifs traditionnels et, disons-le, plus froids.
J’ai un ton assez parlé. J’écris comment je l’expliquerai à un groupe de personnes en face de moi. J’amène aussi un peu d’humour », poursuit Jean-Luc Sanscartier.
Notoriété VS conversion
Afin de pouvoir tenir ce rythme de trois publications par semaine, il s’informe beaucoup au quotidien et tient de manière méthodique un document dans lequel il a recensé une centaine d’idées de contenus, étiquetés selon le thème (startup, finance, Google, personnel). Une structure qui lui permet d’éviter le syndrome de la page blanche.
Son conseil ? Ne pas chercher la portée (le reach) à tout prix. En effet, dans une optique de vente, les publications les plus nichées sont souvent celles qui convertissent le mieux (au sens, apporter des prospects) car elles s’adressent à une audience plus précise.
Le reach est une chose. Mais le bon message à la bonne personne est ce qui apporte des bons leads », résume-t-il.
Il prend ainsi l’exemple d’une publication concernant une offre d’emploi chez Google. Ce fut loin d’être celle qui a connu le plus d’engagement… mais c’est normal ! Qui va commenter ou nommer une connaissance en commentaire alors qu’elle est déjà en poste ? Néanmoins, elle a généré beaucoup d’affichages. Tout l’enjeu est de bien équilibrer entre des contenus à vocation de notoriété et d’autres avec des objectifs de conversion plus précis.
La discussion se conclut évidemment par l’apport de l’intelligence artificielle générative dans son processus créatif. Jean-Luc Sancartier utilise Gemini de Google (évidemment) essentiellement pour synthétiser de longues études type McKinsey ou Harvard Business Review.
Je lui demande un résumé et si cela m’intéresse, je lis au complet », illustre-t-il.
Toutefois, il a essayé de faire relire ses publications par une IA afin qu’elle puisse lui en générer de nouvelles… sans succès. Cela ne retranscrivait pas bien son ton.
Malgré tout, les possibilités en la matière sont immenses : identification des facteurs clés de succès d’articles, rapport d’humeur positive ou négative sur les publications qui génèrent de nombreux commentaires, analyse de données de vidéos…
Aujourd’hui, une équipe de communication de une personne peut faire le travail de 10 avec l’IA générative ! »
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