Enfants et Internet: la sécurité au coeur des préoccupations
Le 9 février dernier a eu lieu la Journée mondiale pour un Internet plus sûr.
Lancé à l’initiative de la Commission européenne, cet événement mondial (Safer Internet Day) promeut une utilisation sécuritaire et responsable du Web, notamment chez les jeunes internautes.
Et pour cause: 96% des 13-18 ans auraient au moins un compte sur Facebook, Instagram, Snapchat, Twitter ou WhatsApp. C’est dire si Internet fait partie intégrante de leur quotidien.
Les moins de 13 ans déjà présents en ligne
Fait inquiétant cependant, 78% des moins de 13 ans disposeraient également d’un compte sur au moins un réseau social, alors qu’ils ne sont pas censés y être autorisés.
Or, force est de constater qu’il n’est pas très compliqué de s’inscrire sur ces sites sociaux: sur Facebook, par exemple, lorsqu’un utilisateur indique avoir moins de 13 ans, un simple message de refus apparaît. Un changement dans l’année de naissance, et le tour est joué.
D’autres, comme Yahoo, autorisent les enfants à créer un compte mais leur refusent l’accès aux services auxiliaires, comme les pages de photos de Flickr. Sur Twitter et Instagram, il n’est pas obligatoire d’indiquer sa date de naissance. L’application de messagerie WhatsApp fait quant à elle bande à part en posant sa limite d’âge à 16 ans.
Le terreau de la cyberintimidation
La Journée mondiale pour un Internet plus sûr vise également à faire réfléchir les adolescents à l’impact de leurs publications sur la Toile.
Selon l’enquête menée à l’occasion de la Journée mondiale pour un Internet plus sûr, plus de 4 jeunes (entre 13 et 18 ans) sur 5 ont déjà observé de la haine en ligne, comme du langage injurieux ou encore des menaces. Plus de deux tiers de ces jeunes sont au courant qu’ils peuvent dénoncer ce genre de comportement, mais la plupart d’entre eux ferment les yeux et feignent l’ignorance.
Pour s’impliquer dans la lutte contre la cyberintimidation, 16 jeunes du Centre-du-Québec ont lancé, le 9 février, le site «réfléchis quand tu publies», qui encourage les utilisateurs des réseaux sociaux à ne plus passer sous silence les publications inappropriées ou dénigrantes lorsqu’ils en sont les témoins.
L’une des jeunes participantes au projet déclarait à Radio Canada:
Toutes les fois où on appose une publication sur les médias sociaux, nous devrions nous poser ces questions : ma publication est-elle questionnable ou dénigrante? Quels sont les impacts de ma publication sur les autres et sur moi-même? Ces questions permettent une réflexion qui engendrera, nous le souhaitons, des comportements plus respectueux sur les médias sociaux.»
Éducation des internautes, efforts des géants du Web
Au-delà des seuls médias sociaux, il est crucial que les enfants – mais aussi leurs parents!- soient éduqués au risques d’Internet pour y naviguer en toute sécurité, les technologies numériques leur offrant une foule d’opportunités pour apprendre, créer, se divertir.
En France, par exemple, la Journée mondiale pour un Internet plus sûr a promu la mise en place de cours de codage pour enfants et parents, afin de prévenir plus efficacement les manipulations sur le Web.
Mais les mastodontes du Web doivent eux aussi y mettre du leur pour rendre nos navigations plus sécuritaires.
Google a notamment joué le jeu en dévoilant plusieurs mesures allant en ce sens, du chiffrement des mails aux vérifications des paramètres, en passant par le nettoyage du Google Play Store… le tout avec une sympathique carotte au bout du bâton: 2 Go d’espace de stockage offert sur votre Google Drive.
Ainsi que l’a déclaré, le 9 février dernier, l’honorable Ralph Goodale, ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile du Canada:
La Journée pour un Internet plus sûr est un important rappel aux Canadiens que nous avons tous un rôle à jouer concernant notre sécurité en ligne.»