Est-ce un « must » d’être … « tendance » ? Reviewed by La Rédaction on . Avouons que nous sommes tout de même chanceux de vivre sous un régime démocratique où la liberté de presse et d’expression ne connaissent pratiquement pas de fr Avouons que nous sommes tout de même chanceux de vivre sous un régime démocratique où la liberté de presse et d’expression ne connaissent pratiquement pas de fr Rating:

Est-ce un « must » d’être … « tendance » ?

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Avouons que nous sommes tout de même chanceux de vivre sous un régime démocratique où la liberté de presse et d’expression ne connaissent pratiquement pas de frontière. Là où les produits de consommation surabondent, où le taux de chômage n’est pas encore trop alarmant et où les « sans emploi » reçoivent quand même mensuellement, un piètre revenu comparativement à plusieurs gouvernements qui n’octroient aucun privilège à qui que ce soit. Même le réchauffement climatique ne nous a pas encore tragiquement perturbés ! Malheureusement, cette liberté d’expression n’est pas toujours utilisée de manière édifiante et gratifiante et la majorité a le jugement assez facile, merci !

La moitié de la population se préoccupe beaucoup trop de ce que pense l’autre moitié, comme si les gens ne vivent plus pour être heureux mais plutôt pour épater la galerie. Impressionner les voisins avec ses nouvelles acquisitions, se venter de sa réussite professionnelle, bien souvent avec arrogance, sont devenus un mode de vie courant et se prendre pour une « star » est le rêve américain de la majorité des jeunes. Bon nombre donne l’impression d’être au-dessus de leurs affaires alors que leur cote de crédit est plutôt chancelante ? Le paraître, le look, l’apparence ont atteint des proportions démesurées. Être « tendance », se vêtir « tendance », se meubler « tendance », fréquenter les endroits « tendance », penser « tendance », vivre « tendance », est un « must », sinon vous êtes la risée de tous. Les plus démunis eux, ne font que rêver « tendance ». Personnellement, je qualifie cette façon d’être de malsaine et elle se répand à un rythme effréné chez les « de plus en plus jeunes », influencés par la publicité qui ne cesse de véhiculer ces fausses valeurs.

La compétition, la rivalité et la jalousie sont omniprésentes, causent de plus en plus de torts et entravent un cheminement et une évolution saine. Notamment, la galanterie au volant fait désormais partie du passé, remplacée dorénavant par l’agressivité et la colère, au travail, de petits clans se forment et autour d’une table les membres déblatèrent allégrement sur « l’un et l’autre ». Il n’a pourtant rien fait qui lui vaille une telle promotion ! Quoi, une augmentation de salaire ? On sait bien, elle passe sont temps à licher le « c… » du boss ! Combien de réunions d’affaires et de rencontres de famille tournent au vinaigre parce que tous ne partagent pas les mêmes idées alors ils finissent par s’obstiner simplement pour le plaisir, à un tel point qu’ils en oublient le pourquoi de leur entêtement ?

Peut-on blâmer nos jeunes de s’entretuer pour des niaiseries alors que les adultes agissent ainsi ? Nos chaînes de télévision diffusent des tonnes de séries policières où les jeunes apprennent à devenir bandit pendant que Madame s’initie à rivaliser et à châtier ses proches en écoutant religieusement « Les Feux de l’Amour » et « Top Model », téléséries dans lesquelles tous sont millionnaires, ne travaillent que très peu d’heures et leurs activités se résument à se démolir les uns les autres et à nourrir leur esprit de vengeance ! Super éducatif !

De nos jours, il est notable d’être « gambler », de courir les cocktails et d’étirer ses lunchs d’affaires, ça fait partie des trucs « tendance » ! Pendant ce temps, les dépendances s’installent subtilement ; que ce soit aux jeux, à l’alcool, au magasinage ou aux drogues. Soi dit en passant, nous savons très bien que les drogues circulent aisément dans le milieu juridique, les représentants de la justice.

Une personne renommée, au prise avec des problèmes de drogues ou d’alcool ou qui est arrêtée en possession de quoi que ce soit d’illégal, est assurée de la une de tous les médias. En plus de la prendre en pitié, prétextant le surmenage causé par son travail ardu, on conclue l’affaire par une simple erreur de parcours. Même scénario pour une autre personne tout aussi réputée, accusée d’avoir conduit en état d’ébriété ou conduite affaiblie. Après avoir engraissé les poches de nos magistrats, ces célébrités retournent à leurs occupations, tout comme si rien n’était. Elles n’ont certainement pas perdu leur emploi en plus d’avoir bénéficié de publicité gratuite ; elles sont perçues comme des héroïnes et sont les prochaines invitées de « Tout l’monde en parle » ou « Bon baiser de France » ! Stupidement, elles gagnent en popularité.
Imaginez ce qu’adviendrait de « monsieur et madame Tout l’Monde » s’il s’agissait du même scénario ! Croyez-vous que la justice fermerait les yeux ?

Parfois je me demande ce qu’est devenue notre démocratie ? Je me souviens également de l’époque des Beatles, ces pionniers révolutionnaires qui ont pourtant été fortement critiqués et accusés de corrompre la jeunesse, cependant, aucun jeune ne possédait d’arme en ces années là, même pas un petit couteau à légumes alors qu’aujourd’hui les jeunes sont armés jusqu’aux dents incluant les mineurs !

On parle de commerce équitable alors que personne n’arrive à se conduire « correctement » dans son propre patelin, comment peut-on alors se permettre de prôner une justice que nous sommes incapables d’appliquer soi-même ?

Ce n’est pas que je sois « vieux-jeu » mais je crois fermement que chacun doit réfléchir à ce qu’est devenue sa vie ou à ce qu’il veut vraiment en faire ? Quelles valeurs inculquons-nous à nos enfants et que sommes-nous en train de leur apprendre ? Sommes-nous des moutons pour nous laisser manipuler et contrôler à ce point ?

Émile Zola écrivait en 1897 :
La Tolérance
« Au cours des siècles, l’histoire des peuples n’est qu’une leçon de mutuelle tolérance, si bien que le rêve final sera de les ramener tous à l’universelle fraternité, de les noyer tous dans une commune tendresse, pour les sauver le plus possible de la commune douleur. Et de notre temps, se haïr et se mordre, parce qu’on a pas le crâne absolument construit de même commence à être la plus monstrueuse des folies ».

C’était en 1897 !

Le 22 avril 2010

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