Femmes de l’industrie: rencontre avec Edith Rochette, associée d’Octane Stratégies Reviewed by Mireille Levesque on . Ce mois-ci, Isarta Infos s'est entretenue avec Edith Rochette, associée d'Octane Stratégies. Nous avons parlé des virages de son parcours professionnel, de la g Ce mois-ci, Isarta Infos s'est entretenue avec Edith Rochette, associée d'Octane Stratégies. Nous avons parlé des virages de son parcours professionnel, de la g Rating: 0

Femmes de l’industrie: rencontre avec Edith Rochette, associée d’Octane Stratégies

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Ce mois-ci, Isarta Infos s’est entretenue avec Edith Rochette, associée d’Octane Stratégies. Nous avons parlé des virages de son parcours professionnel, de la gestion sans distinctions de genre et de ses aspirations.

20 mars 2017

Dans vos débuts, vous avez travaillé pour Les Grands Hebdos à Québec. Qu’avez-vous découvert sur le marché du travail du monde journalistique que vous n’aviez pas appris sur les bancs d’école?

Edith Rochette: Le bac en communication, spécialisation Journalisme, de l’Université Laval était assez complet mais, en plus, la possibilité de collaborer au journal étudiant Impact Campus était intéressante et très complémentaire. C’était une occasion de pratiquer «pour vrai» le métier de journaliste, d’assister à de véritables conférences de presse, de rédiger des textes, etc.

Edith Rochette: Malgré cela, il y a certains aspects du travail dans un véritable journal que je n’avais pas appris, soit tout ce que l’on se retrouve à effectuer comme tâche en parallèle au métier de journaliste. Par exemple, dans un hebdo, on est appelé à faire de tout, d’un couvert à l’autre: photos, montage, etc.

Edith Rochette: Quand on étudie, on développe souvent une vision idéalisée du métier de journaliste. On pense alors à un milieu où chacun a son métier distinct et où l’on travaille tous conjointement. Toutefois, généralement, il y a un journaliste par hebdo et on se transforme plus en journaliste-orchestre. On couvre de tout: de la partie de hockey du dimanche aux conseils municipaux. C’est une excellente école pour apprendre les différents enjeux d’affaires publiques de notre société!

En 1995, vous êtes passée de journaliste à attachée de presse du cabinet du ministre de l’Éducation. Comment s’est opéré ce changement de cap?

Edith Rochette: Il s’agit d’un changement assez drastique et complètement inattendu dans ma vie professionnelle. Mais, c’était vraiment une opportunité et je n’ai pas regretté ce changement de cap. J’ai eu la possibilité, à 23 ans, de devenir attachée de presse d’un ministre sénior et cela m’a apporté énormément d’expérience et m’a ouvert à une panoplie d’opportunités professionnelles qui m’ont menée à ce que je suis aujourd’hui.

Edith Rochette: Ma formation et mon expérience à titre de journaliste m’ont beaucoup aidée et continuent de m’aider encore aujourd’hui dans mon travail.

Après avoir évolué durant plusieurs années dans le monde politique à différents niveaux, vous avez fait le saut en agence à titre de conseillère principale chez BDDS Weber Shandwick. Pourquoi?

Edith Rochette: J’étais déjà en politique depuis huit ans, donc j’étais presque un dinosaure [rires] ! La politique, c’est plutôt éprouvant comme rythme de vie! J’avais eu auparavant, dans le cadre de mes fonctions, à collaborer avec l’actionnaire principal, M. Yves Dupré. À l’époque, BDDS Weber Shandwick était un important cabinet de relations publiques, et Yves Dupré était une sommité en matière de relations publiques. Lorsqu’il m’a demandé de me joindre à son équipe, j’ai saisi à nouveau cette belle occasion. J’ai eu la chance de grandir professionnellement à ses côtés et il m’a beaucoup appris. Il a, en quelque sorte, agi envers moi comme un véritable mentor et je lui en suis très reconnaissante.

Edith Rochette: Le défi des communications publiques m’intéressait et mon premier passage dans un cabinet a été une belle expérience. Il y a plusieurs similitudes entre la politique et les cabinets de relations publiques, dont la complexité et la quantité de dossiers à traiter simultanément. Voilà pourquoi plusieurs personnes en politique font le saut dans ce genre de cabinets et vice-versa.

Vous avez été directrice générale adjointe à l’Association québécoise des transports de 2004 à 2009. Ensuite, vous avez occupé le poste de vice-présidente chez Octane Stratégies, pour maintenant y évoluer à titre d’associée. Quels défis rencontrez-vous en tant que dirigeante?

Edith Rochette: Le sentiment de responsabilité et le stress montent immédiatement de plusieurs crans lorsqu’on a une équipe à alimenter et à diriger pour la réalisation des mandats. Cela vient également avec la quête du bon équilibre entre l’administration, la gestion et l’implication dans les dossiers.

Edith Rochette: Chez Octane, nous sommes des gens de terrain qui aimons nous impliquer de façon personnelle dans les dossiers, mais nous devons également assumer notre rôle de gestionnaire, avoir une vision à plus long terme pour la pérennité et la croissance de la firme.

Quelles différences observez-vous entre la façon de diriger des femmes et celle des hommes?

Edith Rochette: Mon défi quotidien et personnel est de m’appliquer à ne pas attribuer de différences en fonction des genres, de ne pas dire par exemple «une femme fera ça de telle façon» ou «un homme aurait agi de telle façon». Ce n’est pas toujours évident, mais j’essaie de percevoir les choses selon chaque individu plutôt que selon son genre. C’est certain qu’il existe des traits plus féminins ou plus masculins, mais il faut s’efforcer de ne pas tomber dans ces stéréotypes.

Edith Rochette: Je suis associée avec deux hommes et il n’y a pas de distinctions particulières entre nous en fonction de notre genre. Même que, sur certains sujets, j’ai une approche qu’on pourrait qualifier de plus masculine alors que, sur d’autres, je suis typiquement «féminine»!!! [rires]. Il est vrai que, parfois, la société attribue certaines caractéristiques aux femmes et d’autres aux hommes. Cela étant dit, je crois qu’il faut aller au-delà des lieux communs et déconstruire ces idées préconçues.

Les femmes d’aujourd’hui ont l’impression de devoir se transformer en véritables superwomans pour réussir dans toutes les sphères de leur vie. Vous imposez-vous cette pression?

Edith Rochette: C’est vrai qu’il y a une pression de performance mais, encore là, je ne crois pas qu’elle soit attribuable seulement aux femmes. Nous sommes dans une société de productivité et cela touche tout le monde. On voit même maintenant des enfants qui font des burn-out! Les gens sentent la pression de tout réussir dans tous les aspects de leur vie. Il faut s’efforcer de trouver un juste équilibre et partager équitablement les tâches. Mais, pour cela, il faut apprendre à déléguer, à faire confiance, et c’est un défi de tous les jours.

Quels rêves, professionnels ou personnels, souhaitez-vous réaliser dans un avenir rapproché?

Edith Rochette: Professionnellement, j’aimerais poursuivre les efforts pour démystifier le travail des professionnels en relations publiques. J’aimerais augmenter les connaissances des gens sur le domaine et la notoriété de la profession. Il est difficile de faire comprendre à notre entourage, à la famille, aux amis, en quoi consiste notre travail. Ce serait bien que notre profession soit mieux connue, mieux perçue et évidemment mieux reconnue.

Edith Rochette: Sur le plan personnel, j’aimerais poursuivre ma recherche d’équilibre, en faisant du sport et en passant des moments privilégiés avec ma famille. Je m’entraîne régulièrement pour évacuer le plein de stress. Il faut bouger, jouer dehors! Mes enfants se chargent aussi de me «ramener» et de me montrer qu’il y a autre chose que le travail.

Edith Rochette: Je souhaite aussi qu’on fasse de moins en moins de distinctions de genre parce qu’on verra de plus en plus de femmes occuper des postes d’autorité.

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